7:02 am - 21 juin, 2025

«Si on fait affaire avec un sous-traitant à l’extérieur, c’est parce que, malheureusement, il n’y a pas l’expertise ici. Mais, sinon, on va toujours favoriser les entreprises locales», a indiqué lundi matin Tarik Chouqi, directeur du projet pour le Groupe Héritage Île d’Orléans, lors d’une visite du chantier par les médias.

La compagnie Canam Ponts, située à une dizaine de kilomètres du pont de l’île d’Orléans, avait sonné l’alarme, en 2024, que ce projet pourrait lui glisser entre les doigts à cause des exigences du ministère des Transports et de la Mobilité durable.

Le gouvernement privilégie l’utilisation de composants préfabriqués et soudés en usine avant leur assemblage final sur le chantier, une méthode populaire à l’échelle mondiale, mais difficilement faisable pour Canam.

«La grosseur des structures métalliques ne permet pas de transporter ces matériaux sur les routes. La seule façon de les apporter ici c’est par bateau», a affirmé M. Chouqi.

Et comme les installations de Canam ne sont pas sur le bord de l’eau, la compagnie ne peut livrer un seul morceau de cette taille avec une barge.

Le directeur du projet pour le Groupe Héritage Île d’Orléans a ajouté qu’aucune autre entreprise locale n’a de telles installations non plus.

C’est pourquoi Canam avait proposé de livrer trois grandes structures qu’elle assemblerait et boulonnerait directement sur le chantier, comme elle l’avait fait lors de la construction des ponts Champlain à Montréal et Gordie Howe entre Windsor et Détroit. Cette option avait été écartée par le MTMD.

«Le gouvernement ne veut pas changer les devis qu’il a déjà soumis. On est en attente, mais s’il n’y a pas de changement du côté du Ministère, on ne sera pas compétitif», a une fois de plus mentionné au Soleil Mathias Dutil, vice-président et directeur général de Canam Ponts.

Il précise néanmoins que son entreprise a décroché le contrat pour la fabrication de batardeaux — des structures servant à isoler et assécher une section d’un cours d’eau afin d’effectuer des travaux à sec.

Aucun contrat n’a encore été signé pour la fabrication des structures métalliques, a confirmé Tarik Chouqi.

Des pieux aussi «hauts que le Château Frontenac»

La construction du pont de l’Île d’Orléans n’en est encore qu’à ses débuts. Seuls les travaux préliminaires sont en cours.

«Ce que vous voyez sont les infrastructures temporaires, qui permettront la construction du pont et de ses fondations profondes», a pointé Jean-Nicolas Poulain, directeur du projet pour le ministère des Transports et de la Mobilité durable, pendant la visite du chantier.

Les médias ont pu accéder à la jetée aménagée sur la rive nord, qui permet la réalisation des travaux sous-marins. Le nouveau pont sera construit à gauche de cette jetée, soit à environ 120 mètres à l’ouest de l’actuel pont, du point de vue de Québec.

«Sans le voir, c’est [tout de même] une étape critique du projet. Les fondations, il ne faut pas se tromper, on ne fait ça qu’une seule fois et ça doit tenir 100 ans», a lancé M. Poulain.

Une cinquantaine de pieux, certains d’environ 80 mètres, soit «la hauteur du Château Frontenac», seront installés pour asseoir le pont dans le roc du fond du fleuve et assurer une stabilité.

Ces travaux ne sont pas faits par des plongeurs, mais par Bauer Foundations Canada. Une compagnie spécialisée dans ce genre d’opération de forage complexe. Une imposante machine de l’entreprise attendait d’ailleurs d’être utilisée, lundi.

«Pour le ministère des Transports, c’est le projet le plus important de la région de Québec et parmi les plus gros de la province», a avancé Jean-Nicolas Poulain. Cet été, le chantier comptera entre 175 et 200 travailleurs.

Le retard engendré par la courte grève des ingénieurs du gouvernement du Québec a été effacé dans les jours suivant la fin de celle-ci.

La livraison du pont de 2,1 km entre Québec et l’Île d’Orléans est toujours prévue pour 2028, et le projet respecte encore le cadre financier de 2,7 milliards de dollars.

Une séance d’information se tiendra en ligne, sur Teams, à 19 h. Il y a déjà près de 300 inscriptions.

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Le Soleil est un quotidien francophone de Québec. Fondé le 28 décembre 1896, il est publié en format compact depuis avril 2006.

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