M. Blackburn a laissé entendre, dès les premières secondes en entrevue au téléphone avec Le Quotidien, qu’il était reconnaissant d’avoir pu finalement faire campagne dans cette course pour le leadership du parti qui s’est conclue samedi, en fin de journée. En novembre 2024, on se souviendra que, pour des raisons de santé, l’ex-président du conseil du patronat avait annoncé qu’il se retirait de la course. En mars 2025, il revenait en force et prêt à porter sa candidature.
«La vie m’a permis de faire campagne, d’aller à la rencontre de gens incroyables, de gens motivés et dévoués. Je suis très reconnaissant pour ça. Faire cette campagne-là , ça m’a rempli d’un optimisme pour l’avenir du Québec, pour l’avenir du Parti libéral du Québec», a-t-il d’emblée partagé.
En regardant rétrospectivement les événements des derniers mois, Karl Blackburn est fier de ce qu’il a pu accomplir, mais il sait que les choses auraient pu être très différentes.
«C’est clair que si j’avais été sur la ligne de départ en même temps que les autres, le résultat aurait été différent. Cela dit, les membres se sont exprimés, ils ont voté et je respecte leur choix. Maintenant, c’est vers l’avenir qu’il faut se tourner. Il y a du travail à faire d’ici les prochaines élections», a laissé entendre le natif de Chicoutimi.
Les régions, nécessaires pour le PLQ
Si les libéraux de Pablo Rodriguez veulent aspirer à former le prochain gouvernement, ils devront impérativement présenter un programme et des candidats qui parleront aux régions, a indiqué M. Blackburn. «C’est impossible de former un gouvernement sans les régions. Par contre, à l’inverse, c’est tout à fait possible de former un gouvernement sans être forts dans Montréal. La CAQ l’a démontré aux dernières élections. C’est donc nécessaire qu’on reconnecte avec les régions», a fait savoir celui qui se présentera dans le comté de Roberval en 2026.
Reconnecter avec les régions, ça se fera, selon M. Blackburn, en réactivant les associations partisanes locales, en écoutant les besoins des gens sur le terrain, mais surtout en mettant l’accent sur la primauté des ressources naturelles dans le Québec de demain. «À Roberval, par exemple, l’industrie forestière a été durement affectée par le contexte défavorable que l’on connaît avec les États-Unis. La CAQ, dans tout ça, a fait fausse route, a carrément échoué avec son projet de loi 97. François Legault a mis tout le monde contre lui. Ça a été la preuve, une fois de plus, qu’il n’a aucun respect pour les régions», a affirmé celui qui a siégé à l’Assemblée nationale de 2003 à 2007.
Toujours au sujet de son comté, Karl Blackburn a martelé le laisser-aller caquiste du point de vue de l’économie locale et régionale. «Pour moi, Roberval, c’est là où tout a commencé. J’y suis très attaché. Ça me peine de voir qu’on a des infrastructures qui sont en mauvais état, qui ont besoin d’amour et pour lesquelles on ne fait rien. C’est comme ça partout ailleurs au Québec. Ce n’est pas compliqué. Un gouvernement libéral devra faire l’exact opposé de ce que la CAQ a proposé de ce point de vue-là .»
En sa qualité d’ex-président du conseil du patronat, Karl Blackburn a tout de même concédé que la toute nouvelle mouture de la loi 89, restreignant le droit de grève en vertu du caractère essentiel de certains services offerts à la population, était un bon coup de la CAQ.
«Je l’ai salué quand j’étais au CPQ. C’est un pas dans la bonne direction. Il y a trop de conflits de travail au Québec. Il faut que la population arrête d’être prise en otage», a-t-il admis.

Tout peut arriver
Bien malin serait celui qui pourrait prédire avec certitude qui formera le prochain gouvernement à l’Assemblée nationale. Si tout semble pointer, depuis quelques mois, vers une administration péquiste, celui qui sera candidat dans Roberval est d’avis qu’il faut attendre avant de sauter aux conclusions.
«On l’a vu sur le plan fédéral il y a quelques mois à peine avec les conservateurs. Tout le monde les voyait prendre le pouvoir. On sait ce qui est arrivé finalement. Il ne faut pas prendre pour acquis, malgré le fait qu’elle ait perdu toute crédibilité, que la CAQ sera chassée du pouvoir, comme il ne faut pas penser non plus que ce sera le PQ à coup sûr qui rentrera», a signalé M. Blackburn.
Selon le porte-couleurs libéral dans Roberval, le Québec, au moment d’aller aux urnes, ne voudra pas d’une chicane référendaire. «Paul St-Pierre Plamondon veut d’un référendum dans son premier mandat. Ce serait néfaste pour le Québec et on va s’atteler à le prouver dans les prochains mois. Ce n’est pas le temps de se lancer dans une chicane référendaire, loin de là », a-t-il répété.
Reste que d’ici les prochaines élections, le Parti libéral du Québec devra faire vite. «On a besoin d’un PLQ fort. On a le temps de bâtir une plateforme solide et d’aller trouver des candidats de qualité pour porter notre projet, ça j’en suis certain. J’appuie à fond le nouveau chef», de conclure Karl Blackburn.
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