Cela fait près de trente ans que le virus de la rage s’est échappé d’un laboratoire, transformant les infectés en créatures féroces et incontrôlables.
Dans cette réalité post-apocalyptique, la société telle que nous la connaissions a disparu, et les survivants ont dû réapprendre à vivre par leurs propres moyens.
Alors que les deux premiers volets se déroulaient à Londres, épicentre de la pandémie, Danny Boyle change ici complètement de décor.
L’action se situe cette fois sur une île isolée au large de l’Écosse, où l’on suit une petite communauté coupée du monde.
Jamie (Aaron Taylor-Johnson) part en mission avec son fils Spike (Alfie Williams), qui doit apprendre les bases de la survie et de la traque des infectés pour, un jour, succéder à son père.
Ce périple en forêt les confrontera non seulement à des créatures mutées, preuve que le virus a lui aussi évolué, mais également à d’étranges révélations.
D’entrée de jeu, il faut préciser que si vous cherchez un film de zombies palpitant du début à la fin, vous risquez d’être déçu.
Danny Boyle, épaulé par le scénariste Alex Garland (Ex Machina, Guerre civile), choisit ici une approche plus introspective.
Le film mise avant tout sur une tension omniprésente.
Caméra tremblante, gros plans étouffants, impression d’assister à un documentaire, on a droit à une immersion totale.
Le réalisateur veut nous présenter ses personnages dans toute leur vulnérabilité, comme des êtres imparfaits livrés à un monde qui les dépasse.
Les thèmes abordés, tels que la vie communautaire, les traditions, la maladie, les secrets, l’adultère, subsistent, mais transposés dans un contexte extrême qui les rend d’autant plus percutants.
C’est d’ailleurs cette toile de fond anxiogène qui donne toute sa force aux scènes d’action, bien que plus rares.
28 ans plus tard ne suit pas le canevas classique du film de zombies.
C’est avant tout une histoire de relations humaines, d’adaptations, de survie émotionnelle.
Cela se manifeste particulièrement dans le lien entre Spike et ses parents, notamment avec sa mère, Ilsa (Jodie Comer), gravement malade.
C’est par amour pour elle que Spike se révèle audacieux, voire témérairement impulsif.
Certains de ses choix peuvent paraître illogiques, mais dans un monde où l’espoir est quasi inexistant, un enfant est prêt à tout pour préserver le peu de bonheur qui lui reste.
La richesse émotionnelle des personnages est indéniablement l’un des points forts du film.
Mention spéciale à l’énigmatique docteur, interprété avec brio par Ralph Fiennes.

Son rôle, bien que trop peu présent à l’écran, ajoute une véritable profondeur au récit.
Cependant, si l’on salue la volonté de Boyle et Garland de renouveler la formule, on peut aussi leur reprocher une certaine paresse narrative.
Le village, pourtant riche en potentiel, est à peine exploré.
On peine donc à s’immerger dans cet environnement qui aurait mérité plus de développement.
L’histoire, bien qu’intrigante, reste globalement prévisible.
Et la conclusion, ouverte et déroutante, semble surtout poser les bases d’un futur volet qui pourrait prendre une direction encore plus audacieuse que ses prédécesseurs.
À force de vouloir constamment réinventer le genre, Boyle frôle parfois la confusion.
Malgré tout, cela ne sabote pas l’expérience.
28 ans plus tard reste une œuvre solidement construite, maîtrisant à la fois l’atmosphère anxiogène et la construction de ses personnages.
Elle flirte parfois avec l’excès dans sa volonté de se distinguer, mais n’en demeure pas moins une proposition cinématographique audacieuse et immersive.
28 jours plus tard est présenté au cinéma.
Au générique
- Cote: 7/10
- Titre: 28 ans plus tard
- Genre: Drame d’anticipation
- Réalisation: Danny Boyle
- Distribution: Alfie Williams, Jodie Comer, Aaron Taylor-Johnson
- Durée: 1 h 55
Lire l’article original ici.