Au-delà du fond du dossier, Me Olivier Sur, avocat de l’ancien président Macky Sall présentement à Dakar pour faire face à la presse, a concentré sa sortie médiatique sur la forme des rapports financiers relatifs à la dette publique dit cachée. Selon lui, les documents invoqués pour accuser son client sont “entachés d’irrégularités” et “n’ont pas respecté les règles de transparence et de procédure”.
Devant la presse, l’avocat a affirmé que le rapport de l’Inspection générale des Finances aurait été déposé hors délai, en violation de la loi de 2012. Quant au rapport de la Cour des comptes, il soutient qu’il n’a pas été signé par l’Assemblée plénière, ce qui remettrait en cause sa validité juridique. Enfin, le rapport Mazars, censé provenir d’un audit indépendant, “n’a jamais été communiqué à la défense ni aux médias”.
Un cabinet d’audit au cœur des interrogations
Me Sur a particulièrement insisté sur le rôle du cabinet Mazars, présenté comme auditeur indépendant. Il s’est interrogé sur la procédure d’attribution du marché : “Y a-t-il eu un appel d’offres transparent ? A-t-on respecté les règles de concurrence entre cabinets ?”.
Selon lui, l’absence d’informations sur les conditions de désignation de Mazars et la non-publication du rapport “jettent une ombre sur la crédibilité du processus”.
Un appel à la transparence et à la rigueur procédurale
Pour l’avocat, la question dépasse le cas Macky Sall. Elle pose celle de la fiabilité des mécanismes de contrôle de l’État. “Quand un rapport n’est ni publié ni signé régulièrement, il perd sa force morale et juridique”, a-t-il estimé.
Me Sur appelle à ce que tous les rapports liés à la dette soient rendus publics afin de “rétablir la confiance dans les institutions de contrôle”.
“Avant de parler de dette cachée, il faut s’assurer qu’il n’y a pas d’audit caché”, a-t-il conclu, en invitant à un débat “fondé sur la transparence, et non sur des documents invisibles”.
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