8:51 am - 21 juin, 2025

La Victoire est de retour au plus fort de la lutte dans sa série demi-finale trois de cinq de la Ligue professionnelle de hockey féminin après avoir inscrit un dramatique gain de 3-2 contre la Charge d’Ottawa, en quatrième période de prolongation à la Place Bell.

Officiellement commencé à 14 h 08, le duel a pris fin à 19 h 42, soit 5 h 34 minutes plus tard, sur un but de Catherine Dubois marqué à 15:33 de la septième période de jeu. Il s’agit du plus long match dans la jeune histoire de la LPHF.

Avec ce gain, son tout premier en matchs éliminatoires, la formation montréalaise a égalé la série à une victoire de chaque côté, et forcé la présentation de deux rencontres à la Place TD, mardi et vendredi.

«L’attente en valait la peine», a déclaré l’entraîneuse-chef Kori Cheverie, en français, comme entrée en matière, avant de répondre aux questions des journalistes. 

La Victoire devra gagner l’une des deux parties dans la capitale nationale pour assurer un retour à la Place Bell dimanche prochain pour ce qui serait le match décisif.

Exactement un an jour pour jour après avoir perdu le deuxième match de la série demi-finale contre Boston, 2-1, sur un but marqué à 11:44 de la sixième période de jeu – alors le duel le plus long dans la LPHF – la Victoire a joué encore plus longtemps en ce dimanche de la fête des Mères, avec la collaboration de la Charge.

«J’ai entendu ça seulement au moment où je marchais pour me rendre (à la salle de conférence de presse)», a noté Cheverie, lorsque questionnée sur la coïncidence entre la date de ces deux matchs-marathon.

«Nous devions faire de notre mieux pour rester concentrées sur la tâche à accomplir. Nous savions que si nous pouvions utiliser autant de joueuses que possible, nous pourrions trouver un moyen de nous en sortir. Nous avons donc essayé de limiter la quantité d’informations entre les périodes et de nous concentrer sur les choses que nous faisions vraiment bien. Et heureusement pour nous, ça a tourné en notre faveur», a souligné Cheverie.

O’Neill a été l’artisane du but décisif en interceptant une tentative de dégagement de la défenseuse Stephanie Markowski près de la ligne bleue de la Charge. 

Elle a ensuite effectué une passe vers sa gauche à Dubois, qui a déjoué Gwyneth Philips d’un tir vif du côté de la mitaine.

«C’est sûr que c’était un but très important, mais pour être bien honnête, je pense que j’ai eu un blackout», a déclaré Dubois en conférence de presse, lorsqu’elle a été invitée à décrire la séquence menant au but décisif.

«Je ne me souviens pas vraiment de ce qui est arrivé. J’ai juste vu les filles s’en venir (vers moi) et j’étais tellement contente qu’on remporte ce match-là. On a vécu l’opposé l’année passée et ça faisait mal. Je suis contente que l’on soit sorties avec la victoire», a ajouté l’attaquante de puissance.

Si Dubois n’a pas été en mesure de décrire le but décisif, la gardienne Ann-Renée Desbiens pouvait en mesurer toute l’importance.

«C’est une grosse victoire. Si tu t’en vas à Ottawa, une série qui est égale 1 à 1, c’est mieux que de perdre 2-0. C’était un but très important de la part de Catherine.»

O’Neill, en première période, et Laura Stacey, au deuxième vingt, avaient aussi déjoué Philips, qui a repoussé 53 rondelles.

La défenseuse Anna Wilgren a fait sa part en récoltant des mentions d’aide sur les buts d’O’Neill et de Stacey.

Aneta Tejralova, avec un peu plus de quatre minutes à écouler à la troisième période, et Brianne Jenner, avec moins d’une minute à jouer au temps réglementaire alors que Philips avait été remplacée par une sixième patineuse, avaient déjoué Desbiens, qui a stoppé 63 tirs.

«C’est vraiment juste d’arrêter les prochains tirs en prolongation, chaque jeu compte encore plus, puis tu veux vraiment donner une chance à ton équipe», a répondu Desbiens lorsqu’elle s’est fait demander comment elle s’y prenait pour surmonter autant de minutes sur la patinoire dans un tel contexte.

Desbiens a ensuite rendu hommage à ses coéquipières.

«On a eu beaucoup de profondeur aujourd’hui. On a des joueuses qui ont contribué énormément. On a vu qu’on était en bonne condition physique. Les filles en prolongation, c’était beau à voir.»

La première période de prolongation a été particulièrement palpitante, et a tenu les spectateurs sur le bout de leur siège alors que les deux formations, tour à tour, ont bénéficié de supériorités numériques de deux joueuses.

La Charge a joué à cinq contre trois pendant 24 secondes à la suite d’une punition pour trop de joueuses sur la patinoire et une autre à Maureen Murphy pour coup de bâton, un peu avant le milieu de la période. La formation montréalaise a limité ses rivales à un seul tir pendant cette séquence.

Puis, avec environ six minutes à jouer à la quatrième période, Ronja Savolainen a été prise en défaut pour avoir retardé le match. Vingt-six secondes plus tard, Zoe Boyd a fait trébucher Stacey, procurant un avantage numérique de deux joueuses à la Victoire pendant 94 secondes.

Malgré une présence soutenue en territoire adverse, la Victoire n’a pas réussi à marquer le but décisif.

À partir de la deuxième période de prolongation, les meilleures chances de marquer sont venues de la Victoire, particulièrement de la part de Stacey, dont une tôt en quatrième prolongation. Quelques instants auparavant, Alexandra Labelle avait frappé le poteau sur une échappée.

«Plus le match avançait, plus on s’améliorait», a analysé Desbiens.

«Évidemment, la troisième période, ça n’a pas été notre meilleure sur toutes celles qu’on a jouées. Mais on a vu justement que plus les périodes de prolongation avançaient, le meilleur qu’on devenait et le plus de chances qu’on générait. On savait qu’éventuellement, on allait marquer.»

La grande question, maintenant, est de savoir lequel des deux clubs détient le momentum. La défenseuse Jocelyne Larocque, de la Charge, est d’avis que son équipe l’a conservé malgré la défaite. Ce à quoi Desbiens a répondu que c’était une question de perspective.

«Je pense que chaque équipe ce soir a fait de bonnes choses. Il y a des choses sur lesquelles elles peuvent bâtir, des choses sur lesquelles on peut bâtir ce soir», a estimé Desbiens.

«Peu importe ce que l’autre équipe pense, c’est vraiment de se concentrer sur notre vestiaire à nous. Qu’est-ce que nous on peut faire, qu’est ce qui est dans notre contrôle, et puis aller à Ottawa avec cette même attitude qu’on avait aujourd’hui.»

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Le Soleil est un quotidien francophone de Québec. Fondé le 28 décembre 1896, il est publié en format compact depuis avril 2006.

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