«Nous reconnaissons que les Canadiens se soucient profondément de la région d’origine des produits qu’ils achètent et nous continuons de rechercher des producteurs et des fabricants canadiens pour les produits que nous vendons», souligne Per Bank, président et chef de la direction de Loblaw, aux analystes lors d’une conférence téléphonique mercredi, alors que l’entreprise annonçait une hausse de son bénéfice au premier trimestre par rapport à l’année précédente.
Bien que M. Bank souligne qu’il est difficile d’évaluer les préférences des consommateurs en magasin, les données du service d’épicerie en ligne de Loblaw montrent une nette orientation des clients vers le mouvement d’achat canadien, qui a pris de l’ampleur depuis l’entrée en vigueur des droits de douane américains.
Il précise que moins de 4 % des produits des marques PC et Sans nom proviennent des États-Unis.
«Juste avant cette réunion, j’étais dans la cuisine d’essai et j’ai constaté qu’ils testaient beaucoup de nouveaux produits», indique M. Bank.
«Ils ont été très, très occupés à atténuer la situation des droits de douane afin que nous puissions acheter moins aux États-Unis.»
Les droits de douane accentuant la pression sur le prix de certains produits alimentaires et autres produits essentiels, M. Bank prévient que l’épicier «travaille avec diligence pour maintenir les prix aussi bas que possible».
Prix et qualité
Plus tôt cette année, Loblaw a commencé à mettre en avant les produits nationaux dans ses magasins, tout en signalant les produits dont le prix a augmenté en raison des droits de douane. L’entreprise a également ajouté une fonction qui permet d’échanger un produit contre une solution équivalente canadienne à son application de fidélité.
Interrogé sur la persistance de la tendance de l’achat canadien, M. Bank s’est dit optimiste, mais prédit qu’«un tiers de cette tendance se maintiendra» à long terme. Il ajoute que le prix et la qualité demeurent les facteurs les plus importants que les clients prennent en compte lors du choix de leurs produits.
«Si le prix et la qualité sont les meilleurs pour un produit canadien, ils le choisissent, mais s’il s’agit d’un produit étranger, ils le choisiront.»
—  Per Bank, président et chef de la direction de Loblaw
«Actuellement, ils préfèrent les produits canadiens. Je dirais que si le prix est presque le même, jusqu’à 5 % de différence, les clients achètent des produits canadiens, alors j’espère que cela va perdurer.»
Bénéfice en hausse
La société mère des épiceries Loblaws, Provigo et Maxi ainsi que des pharmacies Pharmaprix indique également avoir constaté une forte réaction de la part de ses clients aux offres de fidélité et aux promotions au cours du trimestre.
Son bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires s’est établi à 503 millions de dollars, soit 1,66 $ par action, lors du trimestre qui a pris fin le 22 mars. Il s’agit d’une hausse par rapport au bénéfice de 459 millions, ou 1,47 $ par action, enregistré au premier trimestre de 2024.
Sur une base ajustée, Loblaw indique avoir réalisé un bénéfice de 1,88 $ par action au cours de son plus récent trimestre, en hausse par rapport à 1,72 $ par action un an plus tôt.
Selon LSEG Data & Analytics, les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice ajusté de 1,87 $ par action diluée.
Irene Nattel, analyste à la Banque Royale, qualifie les résultats de Loblaw de «nouveau trimestre solide», affirmant que ses indicateurs de performance clés étaient globalement conformes aux attentes. Elle ajoute que cela témoigne d’une dynamique soutenue pour l’entreprise.
Au premier trimestre, le chiffre d’affaires de Loblaw s’est élevé à 14,1 milliards, en hausse comparativement à 13,6 milliards de dollars l’an dernier, notamment grâce à une hausse de 2,2 % des ventes des magasins comparables du secteur de l’alimentation.
Les ventes des magasins comparables des pharmacies ont augmenté de 3,8 %, celles des médicaments sur ordonnance et des services de soins de santé de 6,4 %, et celles des produits de l’avant du magasin de 0,9 %.
80 nouvelles épiceries et pharmacies
En février, Loblaw a annoncé son intention d’investir 2,2 milliards en 2025 pour ouvrir 80 nouvelles épiceries et pharmacies, dont une cinquantaine d’épiceries à prix réduits. M. Bank avait annoncé que bon nombre d’entre elles seraient des magasins de plus petite taille, renforçant ainsi le réseau de l’entreprise dans ce type d’épiceries après le lancement des épiceries No Frills en mai dernier.
Dix de ces magasins ont ouvert au dernier trimestre, et le même nombre est prévu pour le deuxième trimestre, tandis que les 60 autres ouvriront au second semestre de cette année.
Selon M. Bank, l’entreprise est encouragée par les premiers résultats de ses nouveaux magasins, la majorité d’entre eux «étant à la hauteur de nos attentes».
«Si les nouveaux magasins ne fonctionnaient pas, je n’en ouvrirais pas un seul de plus», convient-il.
Dès que nous constaterons que cela ne fonctionnera pas, nous cesserons bien sûr de construire de nouveaux magasins. Mais croyez-moi, cela fonctionnera pour les cinq prochaines années, car les clients réclament des prix plus bas et des rabais importants.
Cet investissement, qui s’inscrit dans le cadre d’un investissement d’environ 10 milliards de dollars sur cinq ans, permettra également d’ajouter 100 cliniques de soins pharmaceutiques au réseau de l’entreprise. Loblaw a ouvert 52 nouveaux magasins en 2024, ainsi que 78 nouvelles cliniques.
Loblaw a également annoncé mercredi que son dividende avait atteint 56,4 cents par action ordinaire, soit une hausse de 10 %, marquant ainsi la 14e année consécutive de hausse de son dividende.
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