Alors que les tensions persistent entre le régime du président Bassirou Diomaye Faye et la presse privée, des acteurs de la société civile s’activent pour éviter l’escalade. C’est ce qu’a révélé Alassane Seck, président de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), qui confirme mercredi sur la Rfm l’existence d’initiatives de médiation en cours pour « aplanir les angles » entre les deux parties.
« Depuis près de deux ans, nous travaillons à instaurer un dialogue entre la presse et les autorités politiques », explique M. Seck. Selon lui, ce processus a été amorcé avec le soutien d’un projet regroupant trois ONG, dont le COSC, pour favoriser un cadre d’échanges apaisé. « Nous avions organisé plusieurs rencontres, notamment à l’Hôtel de la Plage, où étaient conviés à la fois des représentants des médias et des personnalités de la société civile. L’objectif était de faire baisser la tension et de recréer un climat de confiance », confie-t-il.
Le président de la LSDH souligne que la société civile joue pleinement son rôle de médiateur : « Nous essayons de calmer les esprits, d’éviter les excès de langage et de rappeler à chacun la nécessité du dialogue. Les ambassadeurs de la paix poursuivent ce travail de proximité avec les deux camps. »
Mais au-delà de la médiation, Alassane Seck pointe aussi les causes profondes du malaise : « Cela fait deux ans que les entreprises de presse n’ont pas reçu l’aide à la presse, et plusieurs médias se plaignent également d’une forte baisse de la publicité institutionnelle. »
Il s’interroge sur une possible instrumentalisation de cette situation : « Il ne faudrait pas que ces difficultés économiques soient utilisées comme un moyen de pression politique. La liberté de la presse ne peut s’exercer pleinement si la survie économique des médias est compromise. »
Pour Alassane Seck, seule une reprise du dialogue sincère entre le gouvernement et les organes de presse permettra d’éviter une crise durable. « Le rôle de la société civile est d’accompagner cette réconciliation, pour le bien de la démocratie sénégalaise », conclut-il.
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