«On livre notre plus grande bataille», confie Valérie Bouchard, fondatrice des outils éducatifs Minimo, au téléphone avec Le Soleil.
Neuf ans après la création de son entreprise, la designer graphique de formation affirme être au pied du mur. Elle annonce un rabais de 30 % sur presque tous ses produits afin de remettre le compteur à zéro.
Et surtout, remplir les coffres.
«Je ne vise même pas la croissance. On veut sauver les meubles. On veut revenir à la rentabilité», espère-t-elle. La vente se poursuivra jusqu’à l’épuisement des stocks en ligne et chez les détaillants participants.
Alors que son chiffre d’affaires frôlait le million pour l’année financière 2020-2021, Mme Bouchard admet qu’il a coupé de moitié depuis.
Le désir de se tailler une place sur le marché anglophone ainsi que dans les pays francophones en Europe aura mis à mal les finances de la PME. «On a pris des prêts pour financer cette croissance-là , qui n’est pas venue à la vitesse qu’on aurait voulue», se désole-t-elle.
Son représentant fiscal en Europe a d’ailleurs mis fin au contrat en 2024. «On a dû arrêter complètement les ventes en Europe.»
Ce vent contraire s’ajoute également à une baisse du volume des ventes en sol québécois. «On le sait, les familles ont moins d’argent avec les taux d’intérêt. Ça tend à s’améliorer un peu, mais on sent qu’on est touché», explique la femme d’affaires.
«Trop de choix tue le choix.»
Valérie Bouchard n’a pourtant pas dit son dernier mot.
Fermer son entreprise est «impensable», indique celle qui a toujours à cœur la mission d’aider les familles au quotidien. Même si elle admet que des mauvais choix d’affaires lui ont coûté cher.
«Je n’ai pas de la misère à prendre la responsabilité des erreurs de parcours que j’ai faites. On apprend sur le tas au final», avance-t-elle.
Déconstruire son entreprise pour mieux la rebâtir est la stratégie que Mme Bouchard va employer dans les prochains mois. Précisons que la branche Minimo Éditions à travers laquelle sont publiés des livres jeunesse n’est pas affectée par la crise actuelle.
À la rentrée scolaire, Minimo compte revenir en force avec trois nouveautés dans la collection qui a fait sa renommée: Ma routine quotidienne. Les autres articles sont portés à disparaître une fois la vente terminée.

«En neuf ans, on a agrandi, agrandi et agrandi nos collections. Finalement, on se rend compte qu’il y a certains produits qui ne vendent pas vraiment. Pas assez», mentionne la fondatrice.
«C’est une tentative de sauver l’entreprise en revenant à la base.»
—  Valérie Bouchard, fondatrice de Minimo
Cette dernière convient toutefois que la limite est mince entre la persévérance et l’acharnement.
«Si je me rends compte à Noël que ça ne vend pas, qu’on ne fait pas nos chiffres encore et que je n’ai encore pas de plaisir, je pourrai tirer ma révérence en me disant que j’aurai fait tout ce que j’ai pu.»
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