Sa première chance dans les rangs professionnels, il l’a attendue longtemps. Lors de la saison morte 2023, les Lions étaient en pleine période de turbulence, Marc-André Bergeron venait d’être congédié, Deacon Sports & Entertainement (DSE) étaient dans les dettes par-dessus la tête et Pascal Rhéaume était tout juste entré dans le double rôle de directeur général et entraîneur-chef. L’un des derniers gestes de Rhéaume avant d’accepter une promotion en tant qu’entraîneur adjoint dans la Ligue américaine de hockey (LAH) a été d’engager Choules comme assistant.
De ce fait, quand Rhéaume a délaissé son poste, Choules s’est retrouvé catapulté dans la fonction de directeur général et entraîneur-chef. La formation 2023-2024 était alors assemblée au complet ou presque. Elle n’était pas à l’image du natif de Montréalais. Ainsi, il a fait de son mieux pour guider ce club à travers les immenses vagues provoquées par les ennuis de DSE, les amenant même aux séries malgré ce grand tourment lié à la saga administrative des propriétaires.
Après le sauvage in extremis des Lions, Choules a reçu un vote de confiance de la part de Spire. Il allait pouvoir forger une équipe à son image: imposante, rapide, tenace, efficace en défensive et capable de faire payer les erreurs de l’adversaire en zone ennemie.
Disons que Choules n’a pas raté son coup, n’est-ce pas? Grâce à cette opportunité tombée du ciel, il a eu droit à la consécration d’une carrière menée de la bonne façon, pour l’amour du hockey.
Quand on lui expose tout ce qu’il a parcouru, de ses débuts avec les Gladiateurs de Saint-Eustache dans le junior AAA aux Lions, le tout en passant par un arrêt avec les Loups de La Tuque ou encore aussi loin qu’au Cap-Breton avec les Eagles dans le junior majeur, l’émotion lui noue la gorge et ses yeux s’embuent.
Il le sait.
À 61 ans, il a prouvé qu’il était un champion, un homme de hockey capable de mener une équipe professionnelle à un titre parfois si difficile à agripper.
«Tu essaies de me faire pleurer, right? Je ne sais pas quoi dire. Je suis sans mot», a été la première réponse de Choules.
Petite anecdote ici. À l’été 2023, Choules m’avait écrit pour voir si j’avais le numéro de téléphone de Rhéaume. Quelques jours plus tard, il était engagé par les Lions. En lui rappelant ça, le grand manitou du département hockey des Lions n’a pu s’empêcher de sourire.
«Pascal m’a donné ma chance de faire du hockey professionnel. J’ai commencé comme assistant et un peu plus tard, j’étais dans les deux fonctions. C’est la chance que j’attendais depuis le début de ma carrière. Je l’ai saisie. À travers tout ça, je pense surtout à ma mère qui est décédée il y a deux ans, à ma famille», a raconté Choules avec émotions.
Cette histoire se veut également un rappel que les bons gars n’arrivent pas toujours derniers. Choules a mérité chaque instant de cette conquête étant donné tous les efforts qu’il a déployés depuis ses débuts comme entraîneur. Personne ne pourra lui reprocher de l’avoir volé et il aura du même coup su taire ses détracteurs.
Les joueurs heureux pour leur boss
Respecté et apprécié dans le vestiaire, Choules a su convaincre les joueurs d’embarquer dans son système soir après soir. Disons qu’ils ont bien fait d’y croire, car la recette était la bonne.
Dans les instants suivants la remise de la Coupe Kelly au capitaine Morgan Adams-Moisan, les joueurs n’ont pas tari les éloges à l’égard de leur boss, Adams-Moisan le premier.

«Ron est un excellent entraîneur et il est en mesure de faire ressortir le meilleur de chaque gars. Je crois que c’est grâce à ça que nous avons pu avoir du succès et une équipe qui performe en séries. Nous avons suivi son plan de match et nous voilà avec la Coupe.»
«Ron, c’est un coach exceptionnel. C’est lui qui a bâti cette équipe championne. Tout le crédit lui revient», a estimé de son côté Alex Beaucage.
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