«On a besoin d’un lien interrives. C’est nécessaire», martèle la nouvelle cheffe de Lévis Force 10, en entrevue au Soleil, lundi, avant le rassemblement du parti du maire Gilles Lehouillier.
Il ne lui faut pas remonter trop loin pour appuyer son propos. Isabelle Demers prend pour exemple les événements de la dernière fin de semaine pour justifier le fait que Lévis a «besoin» d’un troisième lien.
La tenue du tour cycliste La Boucle, dans le cadre du Grand Défi Pierre Lavoie, a forcé la fermeture du pont de Québec samedi, de 5 h à 17 h.
«Ça a été l’enfer. Un pont, ce n’est pas suffisant.»
—  Isabelle Demers, candidate à la mairie pour Lévis Force 10
Cette fermeture ponctuelle s’ajoute à toutes celles survenues ces dernières années pour des travaux, notamment le mégachantier de la tête des ponts.
«Quand on a des réparations à faire sur l’un ou l’autre des ponts, ça devient un chaos total pour la circulation du côté de Lévis et pour toute la région de Chaudière-Appalaches», observe la dauphine du maire Gilles Lehouillier.
La 20, un «incontournable» en attendant
Consciente qu’un futur troisième lien ne verra pas le jour avant plusieurs années, la candidate à la mairie de Lévis insiste pour dire que le statu quo sur la Rive-Sud ne peut pas durer.
Le gouvernement Legault a présenté la semaine dernière le corridor qu’il préconise désormais pour la construction d’un nouveau pont-tunnel entre Québec et Lévis. Le tracé précis, les échéanciers et le budget demeurent toutefois inconnus.
Avec un nouveau lien qui relierait le centre de la ville, à la hauteur du chemin des Îles, à la Rive-Nord, quelque part sur le boulevard Pierre-Bertrand ou l’autoroute Robert-Bourassa, «l’élargissement de l’autoroute 20 devient un incontournable», estime Isabelle Demers.
Or, Québec a récemment repoussé de trois ans la fin du chantier qui devait se conclure en décembre 2028.
« L’élargissement de l’autoroute 20 doit se faire avant qu’on fasse un troisième lien.»
—  Isabelle Demers, candidate à la mairie pour Lévis Force 10
«Il faut que ce soit devancé. Je ne veux pas qu’on repousse ce dossier-là », défend-elle, d’avis que les deux projets ne vont pas «l’un sans l’autre».
«On a vu la différence vers l’est. Avec une voie supplémentaire, la mobilité se fait de façon tout à fait correcte. Maintenant, le même résultat, faites-le direction ouest», demande l’élue municipale.
Une «étude» chaque jour
Lévis Force 10 se dit d’accord pour que des études soient réalisées par le ministère des Transports pour démontrer la nécessité du mégaprojet routier, même «chaque jour, pour nous, c’est une étude, la congestion à Lévis».
«Il faut avoir resté dans des grands centres pour voir qu’on commence à le vivre du côté de Lévis, quoi qu’en disent les gens de l’extérieur», compare Mme Demers.
Quant à la plus récente mouture proposée par le gouvernement du Québec, elle dit avoir des «questionnements», notamment pour l’insertion d’un pont-tunnel dans le secteur de la raffinerie Jean-Gaulin et des terrains de la ferme Chapais.
Au final, «qu’il soit à l’est ou au centre, on a besoin d’un lien supplémentaire», répète-t-elle, insistant pour dire que chaque projet présenté aura ses avantages et ses inconvénients.
Les citoyens, autant que les élus — des acteurs de «premier plan» qui auraient dû être consultés — devraient être mis dans le coup, croit-elle.
«Je veux que le projet soit assez avancé qu’on ne puisse plus reculer. Si on écoute tout le monde, on ne fera rien», dit-elle.
En attendant le troisième lien et un ajout de capacité routière complet sur l’autoroute 20, Isabelle Demers milite pour des entretiens de nuit sur les ponts actuels et la fermeture du pont de Québec «le moins possible».
Lire l’article original ici.