Dès que ses espoirs de prolonger sa saison au Mexique se sont envolés en fumée, il a fait signe aux triples champions en titre, qui ne pouvaient pas se permettre de refuser un joueur de son impact malgré leur fiche de 23 victoires et 4 défaites.
«On n’en avait pas nécessairement besoin en ce moment, mais il est tellement bon, que je ne pouvais pas dire non», résume en riant le gérant Patrick Scalabrini.
Ce dernier n’hésite pas à dire que Valentin est le meilleur ambassadeur de l’histoire du club de la capitale. «Il n’a jamais dit un mot de mal sur Québec, jure Scalabrini. Quand un gars chiale le moindrement dans la chambre, il n’hésite pas à dire: “Hé, j’ai joué dans les majeures, et Québec est le meilleur endroit où jouer au baseball!’’ L’impact est immédiat.»
Heureux et excité
Le choix de 1er tour des Dodgers de Los Angeles en 2012 dit être revenu au pas de course dans les dernières heures. L’avion qui le ramenait en ville ne s’était pas encore posé qu’il avait déjà confirmé qu’il enfilerait l’uniforme, mardi soir.
«Je suis toujours excité et heureux d’être de retour à Québec, c’est un endroit spécial, sourit-il après une poignée de main franche. Comme je l’ai dit dans le passé, tant qu’ils seront intéressés à mes services, je vais toujours être heureux de revenir.»
L’athlète de 31 ans dit être parfaitement rétabli de sa mésaventure de l’an dernier, une déchirure du ligament croisé antérieur du genou subie à quelques jours du déclenchement du marathon éliminatoire.
Confiné à un rôle de spectateur dans la période la plus cruciale de l’année, Valentin avoue avoir trouvé «frustrante» la mise sur pause de ses activités. Il dit toujours avoir été sûr de pouvoir reprendre là où il a laissé l’an passé.
«Ce qui se passait à l’intérieur de mon genou était sérieux, mais je savais que le temps arrangerait les choses, raconte le numéro 38. Il ne restait qu’à savoir combien de temps ça prendrait.»
Des congés à prévoir

Patrick Scalabrini, dont le genou n’a jamais été le même après avoir subi la même blessure durant sa carrière de joueur, ne prendra aucune chance dans les prochaines semaines. Le gérant des Capitales s’assurera de donner des journées de congé à plusieurs de ses hommes pour leur permettre d’arriver en séries en santé.
«On a tellement de joueurs de qualité qu’on va pouvoir rouler comme ça», résume-t-il à ce sujet.
Boucher écope
Le retour de Jesmuel Valentin a l’effet de pousser le Québécois Pier-Olivier Boucher vers la porte de sortie pour le moment, une situation «difficile» du point de vue humain. Pour le gérant, mais aussi pour tout le monde au sein de l’organisation.
«Je suis vraiment heureux [du renfort], mais en même temps, je n’aime pas vivre ce genre de situation, je trouve ça difficile, note-t-il. J’ai presque de la misère à me regarder dans le miroir de faire ça avec une fiche [de 23-4] comme celle-là , au quart de la saison.»
Un autre championnat dans la mire
Le Portoricain des Capitales rêve d’un autre championnat, mais il ne peut s’empêcher de s’attrister de voir les conséquences qu’a son retour sur l’effectif. Surtout que la formation qu’il a suivie à distance dans les dernières semaines paraît sans faille ou presque en ce moment.

(Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)
«Je ne sais pas comment une équipe peut changer la recette quand elle vient de gagner 23 de ses 27 matchs et 14 parties de suite, mais en même temps, c’est le fun de faire partie d’un club comme ça», philosophe-t-il en conservant sa bonhommie habituelle.
Surtout que le père de deux jeunes enfants (4 et 7 ans) ne revient pas seul, Kenen Irizarry s’amenant lui aussi en renfort tout droit sorti de la Ligue d’hiver de Porto Rico. Un autre casse-tête pour le gérant, Patrick Scalabrini.
«Je ne sais pas trop ce que je vais faire», confesse le grand patron du département baseball au stade Canac, très élogieux de ce «très bon joueur de balle» qui le forcera à prendre une autre décision difficile dans les prochaines heures.
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