L’accord a vacillé ces derniers jours à la suite d’une flambée de violence meurtrière et de questions sur la manière de faire avancer le plan visant à consolider une paix durable.
Mardi également, Israël a annoncé avoir identifié le corps d’un otage qui avait été libéré par des militants palestiniens pendant la nuit, tandis que le négociateur en chef du Hamas a assuré que le groupe restait déterminé à mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu.
M. Vance, dont la visite fait suite à l’arrivée de deux émissaires de haut rang de la Maison-Blanche, devrait rester dans la région jusqu’à jeudi.
Accompagné de son épouse, Usha Vance, le vice-président rencontrera le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
Il tiendra une conférence de presse mardi soir à Jérusalem et devrait également rencontrer les familles des otages dont les corps sont toujours retenus à Gaza et les otages vivants libérés par les militants la semaine dernière.
Israël a confirmé que le Hamas avait libéré le corps de Tal Haimi, tué lors de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023. Il avait été enlevé au kibboutz Nir Yitzhak, à la frontière avec Gaza.
Âgé de 42 ans, il était de la quatrième génération de résidents du kibboutz et faisait partie de son équipe d’intervention d’urgence. Il avait quatre enfants, dont un né après l’attaque.
Selon les termes du cessez-le-feu, Israël attend toujours que le Hamas lui remette les dépouilles de 15 otages décédés. Treize corps ont été remis depuis le début du cessez-le-feu.
Le président américain Donald Trump a averti le Hamas qu’il serait «éradiqué» s’il ne respecte pas l’accord conclu avec Israël, alors que le vice-président J.D. Vance est attendu mardi en Israël pour consolider le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières.
(VideoElephant/France24)
Le Hamas veut la fin de la guerre
Après les frappes échangées en début de semaine, les négociateurs du Hamas ont réaffirmé que le groupe s’engageait à faire en sorte que la guerre «prenne fin une fois pour toutes».
«Depuis le jour où nous avons signé l’accord de Charm el-Cheikh, nous sommes déterminés et engagés à le mener à bien», a affirmé lundi soir le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, qui se trouve au Caire, à la chaîne de télévision égyptienne Al-Qahera News.
Selon lui, le sommet de Charm el-Cheikh, organisé par le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi et le président américain Donald Trump, représentait «une volonté internationale de déclarer la fin de la guerre à Gaza».
M. Al-Hayya a noté que le Hamas avait reçu des assurances de la part des médiateurs et de M. Trump qui lui «donnent confiance que la guerre est bel et bien terminée».
Il a ajouté qu’Israël s’était conformé à l’accord en matière de livraison d’aide humanitaire aux points de passage, mais a demandé aux médiateurs de faire pression pour qu’Israël fournisse davantage d’abris, de fournitures médicales et d’articles pour l’hiver avant que le temps ne change.
Affrontements
Dimanche, l’armée israélienne a rapporté que des militants avaient tiré sur des soldats, tuant deux soldats israéliens dans des zones de Rafah, dans le sud de Gaza, contrôlées par Israël, conformément aux lignes de cessez-le-feu convenues.
Les frappes de représailles israéliennes ont tué 45 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza. Au total, le ministère affirme que 80 personnes ont été tuées depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Des frappes similaires ont eu lieu lundi à Gaza et à Khan Younès, où Israël a déclaré que des militants avaient franchi la ligne jaune de cessez-le-feu et représentaient une «menace immédiate» pour ses troupes.
L’armée israélienne a fait valoir lundi qu’elle utilisait des barrières en béton et des poteaux peints pour délimiter plus clairement la ligne jaune à Gaza, où les troupes se sont retirées. Elle a mentionné que plusieurs incidents violents s’étaient produits.
Mardi également, le Qatar, médiateur clé dans le cessez-le-feu, a dénoncé Israël dans un discours prononcé par son émir. Le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani a indiqué que son pays continuerait à jouer le rôle de médiateur tant que le cessez-le-feu serait maintenu dans la bande de Gaza.
Le cheikh Tamim a spécifiquement dénoncé Israël pour ses «violations continues du cessez-le-feu» à Gaza, ainsi que pour l’expansion de ses colonies en Cisjordanie.
Des traces de torture
Selon un haut responsable de la santé dans la bande de Gaza, les corps des Palestiniens qu’Israël a rendus à Gaza dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu portaient des «traces de torture».
Israël a restitué 150 corps de Palestiniens à Gaza dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, qui exigeait la libération de tous les otages israéliens — vivants ou décédés — en échange de la libération de plus de 1900 prisonniers palestiniens et de nombreux corps de Palestiniens.
À ce jour, seuls 32 des corps restitués ont été identifiés, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Le Dr Muneer al-Boursh, directeur général du ministère de la Santé, a écrit lundi soir sur les réseaux sociaux que certains des corps avaient été rendus avec des traces de liens avec des cordes et des chaînes métalliques, des bandeaux sur les yeux, des blessures profondes, des écorchures, des brûlures et des membres écrasés.
«Ce qui s’est passé constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité», a-t-il tranché, appelant les Nations unies à lancer une «enquête internationale urgente et indépendante».
Les services pénitentiaires israéliens ont nié que les prisonniers ont été maltraités.
Les otages israéliens libérés de Gaza ont également rapporté avoir été enchaînés avec des chaînes métalliques et avoir subi des conditions difficiles, notamment des coups fréquents et la famine.
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