De champs en collines, en parcourant des routes étroites, c’est dans le village de Spello que je me suis d’abord arrêté. Plusieurs sources citaient la commune d’un peu moins de 10 000 habitants comme un des plus beaux villages d’Italie.
La vieille ville, sur le flanc du mont Subasio, nous entraîne dans des rues pentues qu’on explore du bas, en passant la porte Consolare, une arche de pierre du premier siècle avant Jésus-Christ, jusqu’à un belvédère près de la tour San Severino. On y remarque l’abondance de fleurs, dans des pots et des jardinières accrochés aux murs des bâtiments datant de l’époque médiévale.
Oui, à Spello, on aime les fleurs, tellement qu’on leur consacre un énorme festival, le plus grand du genre en Europe, à l’occasion de la Fête-Dieu, quelque part à la fin mai ou au début juin. L’Infiorate di Spello, une fête somme toute religieuse, donne naissance à des tapis de fleurs couvrant les rues de magnifiques tableaux colorés.
À défaut de pouvoir s’y rendre pour le festival, on peut admirer certaines créations du passé au Musée de l’Infiatore, qui présente des photos des événements précédents.
On peut littéralement sentir (!) l’amour des fleurs, aussi, en se laissant guider par les fragrances des boutiques Acqua ai Fiori di Spello, où on propose des parfums floraux conçus dans la région.
Spello, c’est un joli village où flâner pour deux ou trois heures avant de passer son chemin.
Pérouse
La vraie découverte est néanmoins Pérouse, dont les fameux escaliers, franchement partout dans le centre historique, me disaient vaguement quelque chose. Le flash m’est venu d’un coup, les yeux rivés sur la via dell’Acquedotto (la rue de l’Aqueduc), une fois la nuit déjà tombée. 1991! C’est à Pérouse que s’envole Ricardo Trogi, dans son film 1991, pour y retrouver son coup de foudre, inscrite à l’Université de l’endroit.

Il est fort, le septième art québécois, mais pas assez pour que les locaux comprennent la référence qui venait de me tomber dessus. Pour la petite histoire, la via dell’Acquedotto porte bien son nom, puisqu’il s’agissait autrefois d’un ouvrage destiné à transporter de l’eau. On l’a finalement transformé en rue étroite… et photogénique.
Il est par ailleurs recommandé de se stationner à l’extérieur du centre historique avant de le parcourir à pied : moins compliqué.
Comme à San Gimignano, on verra à Pérouse des reliques de tours médiévales, construites par de riches propriétaires pour leur défense, mais aussi en symbole de leur puissance. On estime que la ville en comptait au moins une quarantaine, alors qu’une seule demeure complètement intacte aujourd’hui: la Torre degli Sciri.
Jolie, immense et achalandée, la place du 4-Novembre constitue un incontournable où trône la fontaine Maggiore et un palais médiéval transformé en galerie nationale. On voudra aussi voir l’arc étrusque, une des sept portes des murailles de Pérouse. Il a été construit au troisième siècle avant Jésus-Christ.

Un des aspects les plus intéressants de Pérouse demeure toutefois la Rocca Paolina, la cité souterraine qu’on peut visiter en tour guidé ou simplement en lisant les panneaux qui y ont été apposés.
Rocca Paolina est une ancienne forteresse construite à la demande du pape Paul III durant la guerre du sel de 1540, alors que le peuple de Pérouse se rebellait. Elle a été érigée sur les anciennes rues du centre historique, et a à son tour été partiellement démolie pour laisser place au palais de la province et de la préfecture.
Les vestiges souterrains composent aujourd’hui des galeries d’exposition. L’ancienne rue Bagliona, qui traverse la forteresse, demeure visible. D’ailleurs, si on se promène dans le jardin Carducci, qui agit aussi comme belvédère, on apercevra des fenêtres, au sol, offrant une vue en plongée sur les ruines en contrebas.
Pour les gourmands, Pérouse est reconnue comme le royaume du chocolat. Un festival s’y tient d’ailleurs en novembre. Sinon, ne ratez pas l’occasion de goûter le bacio, un chocolat à la noisette.
Assise
Religieux ou pas, le nom de saint François d’Assise nous est familier. Saint patron de l’Italie, il est aussi le patron des animaux. Mort en 1226, il repose maintenant à Assise, où on croisera sans surprise des pèlerins venus lui rendre hommage. Il n’est pas rare non plus d’y voir des moines franciscains, reconnaissables à leur tunique brune. Assise est, sans surprise, un des lieux religieux les plus visités d’Italie, après le Vatican.

La basilique Saint-François-d’Assise, immense, demeure l’attraction principale. Elle est orientée vers l’ouest, comme Saint-Pierre de Rome. Son aspect monumental frappe davantage quand on arrive du bas de la ville et qu’on grimpe la rue Frate Elia, qui débouche sur une grande place bordée de portiques en arches. C’est d’ailleurs par l’étage inférieur qu’on pourra pénétrer dans le bâtiment.
On interdit la prise de photos à l’intérieur, une belle occasion de ranger le téléphone et de s’attarder aux fresques dorées et complexes couvrant le transept de l’église inférieure et les murs de la basilique. L’autel de l’église inférieure est par ailleurs érigé au-dessus du tombeau de saint François.
Pour l’UNESCO, qui la considère comme un bien du patrimoine mondial, la basilique constitue «une référence fondamentale pour l’histoire de l’art en Europe et dans le monde».
Même si vous ne faites que passer, la basilique, assortie d’un couvent, mérite au moins une halte en chemin… ou un voyage d’une demi-journée à partir de Pérouse, à environ 30 minutes de là.
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