Face au déficit croissant de logements et aux défis climatiques, le gouvernement sénégalais veut placer la construction durable au cœur de sa politique urbaine. Lors de la journée dédiée à l’habitat organisée ce lundi à Dakar, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Balla Fofana, a affirmé que « le logement n’est pas seulement un enjeu social, mais une question de dignité, de justice et de souveraineté ».
Le ministre a rappelé que le déficit structurel du pays, estimé à 500 000 logements d’ici dix (10) ans, incarne « l’attente de milliers de familles qui aspirent à un foyer sûr et à un cadre de vie stable ». Dans cette perspective, le Programme national d’accès au logement et de rénovation urbaine (PNALRU) n’est pas, selon lui, un simple dispositif administratif : « C’est un projet de souveraineté, un chantier d’indépendance économique et un acte de foi en notre capacité à bâtir par nous-mêmes. »
Pour Moussa Balla Fofana, la construction doit désormais s’adapter aux réalités locales : « L’heure est venue de rompre avec le modèle importé et énergivore. Le Sénégal dispose d’une richesse inestimable : ses matériaux, ses savoirs et ses humains. » Il a cité le tipha, la latérite, la terre stabilisée ou encore le bambouparmi les ressources à valoriser pour bâtir un habitat « souverain, écologique et économique ».
Évoquant les effets du changement climatique à savoir (les inondations qui submergent nos quartiers, les vagues de chaleur qui épuisent nos villes et l’érosion de nos côtes), le ministre a souligné que « la réponse ne peut être que structurelle et planifiée différemment ». Il a appelé à « construire intelligemment, habiter durablement ».
Enfin, Moussa Balla Fofana a lancé un appel à une alliance nationale pour la construction durable, réunissant collectivités, entreprises, universités, startups, bailleurs et citoyens, informe Aps. « Notre génération a la responsabilité de diriger le Sénégal des bâtisseurs, un Sénégal qui façonne sa ville, qui invente et transforme la contrainte en opportunité », a-t-il conclu.
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