Les syndiqués de la STQ ont voté à 91% en faveur de cette grève illimitée, qui sera déclenchée «au moment jugé opportun». Un préavis de sept jours doit être donné avant le déclenchement des moyens de pression.
Le représentant syndical du secteur maritime du syndicat des Métallos, Luc Laberge, soutient que le mandat de grève résulte «de la négligence du gouvernement et de la STQ».
«Après deux ans sans contrat et trois ans sans hausse de salaire, nos membres ont été très patients. Mais cette patience a atteint sa limite. Les moyens de pression ont été très limités jusqu’à présent.»
—  Luc Laberge, représentant syndical du secteur maritime du syndicat des Métallos
Les 150 officiers mécaniciens et de navigation sont sans contrat de travail depuis avril 2023.
La grève générale illimitée pourrait toucher cinq traverses maritimes de la STQ. Celle de Québec-Lévis pourrait être paralysée complètement. Du côté des traverses essentielles, comme celle de L’Isle-aux-Coudres, le Tribunal administratif du travail déterminera un horaire de service minimal.
Une plainte pour mauvaise foi
«La STQ se présente systématiquement les mains vides, sans mandat, aux rencontres de négociations. Pire, les négociateurs patronaux reculent sur des positions avancées précédemment en plus de retarder systématiquement les pourparlers», soutient le représentant syndical.
Il ajoute que cette attitude «dénote un manque de respect à l’égard du processus même de négociations». «Nos membres en ont ras le bol», lâche M. Laberge.
Devant ces techniques de négociation de l’employeur, le syndicat des Métallos a déposé un acte introductif le 7 mai au Tribunal administratif du travail pour négociation de mauvaise foi.
Les Métallos allèguent que la STQ «manque à son obligation de négocier avec diligence et bonne foi», comme l’exige l’article 53 du Code du travail du Québec.
Le litige sur le contrat de travail des officiers porte notamment sur les salaires et le recours à la sous-traitance.
Le 16 avril dernier, la STQ a publié un appel d’offres «dans le but d’obtenir des services de main-d’œuvre indépendante pour des services maritimes pour les traverses de L’Isle-aux-Coudres–Saint-Joseph-de-la-Rive».
Le syndicat des Métallos avait déploré ce recours à de la main-d’œuvre externe en pleine négociation sur le contrat de travail comme un autre «manque de respect» de l’employeur.
Un autre «désastre»
Même si aucune date de grève n’a été déterminée pour l’instant, le maire de L’Isle-aux-Coudres, Christyan Dufour, est «inquiet» de cette situation et ne mâche pas ses mots face à la gestion de la STQ.
«Ça va être encore un autre désastre. J’ai l’air dramatique, mais c’est la triste réalité», déplore-t-il.
Il souligne que l’été dernier, le syndicat disposait d’un mandat de grève limité, et les commerces touristiques de L’Isle ont vécu «une baisse d’achalandage de 30%» lors de cette courte période.
«Je n’ai aucun signe du gouvernement comme quoi ça va bientôt se régler. À un moment donné, il va falloir que ça bouge, parce que ça n’a plus de sens, ça fait plus de deux ans que ça dure», signale M. Dufour.
Le maire rappelle que son Isle ne sera pas la seule à subir les conséquences de cette grève, alors que quatre autres traverses du Québec seront touchées. «Ça n’a pas de maudit bon sens cette gestion de la STQ, en pleine saison touristique», laisse-t-il tomber.
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