6:24 am - 24 octobre, 2025

Lors de la conférence de presse tenue à Dakar par le collectif des avocats de Macky Sall, l’ancienne ministre de la Justice, Me Aïssata Tall Sall, est revenue sur la controverse autour de la “dette cachée” évoquée par le gouvernement. Selon elle, « il n’existe pas de dette cachée, mais plutôt des documents délibérément dissimulés par l’État ». « Je veux dire trois choses. Je veux parler d’eux, je veux parler de vous et je veux parler de la dette », a-t-elle lancé d’emblée. Parlant du gouvernement actuel, l’avocate estime que « ses accusations reposent sur du vide. Tout le monde se souvient lorsque le Premier ministre a fait sa sortie pour dire qu’il y a une dette cachée au Sénégal. Il ne nous dit pas c’est quoi cette dette, comment elle a été cachée ni en quoi elle consiste. »
 
Selon Me Sall, « on ne déclare pas qu’il y a une dette cachée pour ensuite aller chercher des preuves a posteriori ». Elle dénonce une démarche politique visant à « conforter des allégations sans fondement à travers des rapports successifs. On nous parle du rapport de l’Inspection générale des finances, de celui de la Cour des comptes et, enfin, du rapport du cabinet Mazars. Mais tout cela, c’est chercher après coup des éléments pour valider une déclaration faite d’avance. » L’avocate accuse le gouvernement de violation de la loi sur l’accès à l’information publique, adoptée le 26 août 2025. « Le gouvernement est tenu de communiquer tout document administratif à toute personne qui en fait la demande. En refusant de le faire, il viole la loi. Qu’est-ce qu’il y a à cacher ? », s’est-elle interrogée, ajoutant : « Voilà pourquoi le bâtonnier Sur a raison de dire qu’on est passé d’une affaire de dettes cachées à une affaire de documents cachés. »
 
Me Aissata Tall Sall a aussi évoqué la posture de l’ancien président Macky Sall, qu’elle a saluée pour son courage. « Vous pensez qu’il est agréable pour un ancien président de solliciter des documents auprès d’une administration qu’il a dirigée et de se les voir refuser ? Il a fallu beaucoup de courage moral pour qu’il fasse appel à des avocats et qu’il dise : quelle que soit l’issue, je veux que la vérité éclate. » Selon elle, si Macky Sall agit ainsi, c’est parce qu’il n’a « rien à se reprocher ». « S’il avait quelque chose à cacher, croyez-vous qu’il aurait pris l’initiative de demander la transparence et de mobiliser ses conseils pour obtenir la vérité ? », a-t-elle poursuivi.
 
Sur le plan international, Me Tall Sall a également remis en cause l’idée selon laquelle le Fonds monétaire international (FMI) aurait confirmé l’existence d’une dette cachée. « Le FMI n’a jamais publié de communiqué ni produit d’expertise affirmant qu’il existe une dette cachée au Sénégal », a-t-elle affirmé. Elle cite la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, qui, selon elle, « s’est bornée à saluer les efforts des autorités sénégalaises pour clarifier la situation ».
 
« Même quand ils disent “dette cachée”, le Sénégal continue à payer sa dette. Nous n’avons jamais eu de rupture avec le FMI ni avec la Banque mondiale », a-t-elle rappelé. Pour Me Tall Sall, il est temps de « sortir de ce débat politisé » et de « faire la lumière » une bonne fois pour toutes. « Ce qu’on veut, c’est que cette histoire soit réglée, qu’on dise clairement que Macky Sall n’a rien à voir avec une quelconque dette cachée », a-t-elle martelé.
 
Concluant son propos, l’avocate a lancé un appel à la sérénité : « Si nous ne sommes pas d’accord sur la définition de la dette, ouvrons un débat républicain. Mais cessons d’entretenir la confusion. Il faut expliquer qu’il n’y a pas de dette cachée. »

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