10:27 am - 19 octobre, 2025

Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire: «Rien n’est plus patriotique que de manifester» ou «Résistez au fascisme». Dans de nombreux endroits, la manifestation ressemblait davantage à une fête de rue. Il y avait des fanfares, une immense banderole avec le préambule de la Constitution américaine que les gens pouvaient signer, ainsi que des manifestants déguisés en grenouilles, qui sont apparus comme un signe de résistance à Portland, dans l’Oregon.

Il s’agit de la troisième mobilisation de masse depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Elle intervient dans un contexte de paralysie du gouvernement qui a non seulement entraîné la fermeture de programmes et services fédéraux, mais qui met également à rude épreuve l’équilibre des pouvoirs. Un exécutif agressif confronte le Congrès et les tribunaux d’une manière qui, selon les organisateurs, constitue un glissement vers l’autoritarisme américain.

Les manifestants ont envahi des lieux comme Times Square à New York, l’historique Boston Commons, le Grant Park à Chicago, Washington D.C. et des centaines de plus petits espaces publics.

De nombreux manifestants étaient particulièrement irrités par les attaques visant leurs motivations. À Washington, Brian Reymann a déclaré qu’être traité de terroriste toute la semaine par les républicains était «pathétique».

«C’est l’Amérique. Je suis en désaccord avec leurs idées politiques, mais je ne crois pas qu’ils n’aiment pas ce pays. Je pense qu’ils sont malavisés. Je pense qu’ils sont avides de pouvoir», a soutenu M. Reymann, brandissant un grand drapeau américain.

Le président Trump lui-même est absent de Washington, se trouvant plutôt à sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.

«Ils disent qu’ils me considèrent comme un roi», a déclaré M. Trump lors d’une entrevue sur Fox News, diffusée tôt vendredi, avant de se rendre à Mar-a-Lago pour une collecte de fonds organisée par le super PAC (groupe politique extérieur) MAGA à 1 million $ US par assiette. Des manifestations étaient prévues samedi à proximité.

Renforcer le mouvement d’opposition

Plus de 2600 rassemblements étaient prévus samedi dans des villes de toutes tailles, organisés par des centaines de partenaires de la coalition.

«De grands rassemblements comme celui-ci donnent confiance à ceux qui sont restés sur la touche, mais qui sont prêts à s’exprimer», a déclaré le sénateur démocrate américain Chris Murphy, dans une entrevue accordée à l’Associated Press.

Si les manifestations du début de l’année, contre les coupes budgétaires d’Elon Musk au printemps et le défilé militaire de M. Trump en juin, ont attiré des foules, les organisateurs affirment que ce nouveau rassemblement unit l’opposition. 

Des personnalités démocrates de premier plan, comme le chef de file du Sénat Chuck Schumer et le sénateur indépendant Bernie Sanders, se joignent à ce que les organisateurs considèrent comme un antidote aux actions de Trump, allant de la répression de la liberté d’expression par l’administration à ses descentes de type militaire contre l’immigration.

«Il n’y a pas de plus grande menace pour un régime autoritaire que le pouvoir populaire patriotique», a fait valoir Ezra Levin, cofondateur du groupe Indivisible, qui se trouve parmi les principaux organisateurs. En avril, la marche nationale contre Donald Trump et Elon Musk comptait 1300 inscriptions. En juin, pour la première journée «anti-roi», on en comptait 2100.

Avant midi, plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées à Times Square, scandant «Trump doit partir maintenant» et brandissant des pancartes parfois vulgaires portant des slogans insultant le président et condamnant sa répression migratoire. Certaines personnes portaient des drapeaux américains.

Les républicains dénoncent les rassemblements 

Les républicains ont cherché à présenter les manifestants de samedi comme des personnes très éloignées du courant dominant et comme la principale raison de la paralysie du gouvernement, qui dure depuis 18 jours.

De la Maison-Blanche au Capitole, les dirigeants républicains ont dénoncé les manifestants, les qualifiant de «communistes» et de «marxistes». Ils affirment que les dirigeants démocrates, dont M. Schumer, sont à la solde de l’extrême gauche et qu’ils sont prêts à maintenir la paralysie du gouvernement pour apaiser ces forces libérales.

Les démocrates ont refusé de voter une loi visant à rouvrir le gouvernement, exigeant un financement pour la santé. Les républicains se disent prêts à discuter de la question ultérieurement, seulement après la réouverture du gouvernement.

Mais pour de nombreux démocrates, la fermeture du gouvernement est aussi une façon de tenir tête au président Trump et de tenter de ramener la présidence à sa place au sein du système américain, en tant que branche égale du gouvernement. C’est aussi une façon de fixer une limite morale, a déclaré Chris Murphy, sénateur du Connecticut.

«Trump se prend pour un roi, a soutenu M. Murphy lors du rassemblement à Washington. Et il pense pouvoir se montrer plus corrompu lorsque le gouvernement est paralysé. Mais il ne le peut pas.»

La situation pourrait changer radicalement par rapport à il y a seulement six mois, lorsque les démocrates et leurs alliés étaient divisés et découragés. M. Schumer, en particulier, a été vivement critiqué par son parti pour avoir laissé passer un précédent projet de loi de financement du gouvernement sans s’en servir pour contester M. Trump.

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Le Soleil est un quotidien francophone de Québec. Fondé le 28 décembre 1896, il est publié en format compact depuis avril 2006.

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