Le ministère de la Culture a indiqué par voie de communiqué qu’un objet dérobé par les malfaiteurs a été retrouvé, soit la couronne de l’impératrice Eugénie, dont l’état est en cours d’examen. Le ministère a précisé que deux vitrines ont été prises pour cible et que huit objets «d’une valeur patrimoniale inestimable» ont été volés. Â
La ministre de la Culture, Rachida Dati, a qualifié les criminels de «professionnels», indiquant sur les ondes de TF1 qu’ils ont effectué un cambriolage de quatre minutes «sans aucune violence».
Le président français, Emmanuel Macron, a réagi au vol, disant qu’il s’agit d’une «atteinte à un patrimoine que nous chérissons, car il est notre histoire».Â
«Nous retrouverons les Å“uvres et les auteurs seront traduits en justice. Tout est mis en Å“uvre, partout, pour y arriver, sous la conduite du parquet de Paris», a-t-il écrit, sur le réseau social X.Â
Le musée le plus visité au monde est fermé pour la journée, la police ayant scellé les portes et raccompagné les visiteurs pendant l’enquête. Le musée a invoqué des «raisons exceptionnelles» pour justifier cette fermeture.Â
Vers 9 h 30, plusieurs intrus ont forcé une fenêtre, volé des bijoux dans des vitrines et pris la fuite à bord de véhicules à deux roues, selon le ministère de l’Intérieur. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, et la ministre Dati se sont rendus sur place avec la direction du musée.
Le ministre Nuñez a qualifié l’événement de «braquage important», précisant que les intrus étaient entrés par l’extérieur à l’aide d’un monte-charge. Il a déclaré sur France Inter que les voleurs avaient utilisé «une disqueuse» pour briser des vitres. Il a ajouté qu’il s’agissait manifestement d’«une équipe qui avait fait des repérages».
Le quotidien Le Parisien rapporte que les voleurs sont entrés par la façade donnant sur la Seine, où des travaux sont en cours.Â
Le braquage a eu lieu dans la galerie d’Apollon, une salle voûtée de l’Aile Denon qui «abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne», peut-on lire sur le site web du Louvre, sous un plafond peint par l’artiste de la cour de Louis XIV.Â
Le ministère de la Culture a précisé dans son communiqué, partagé sur les réseaux sociaux par le Louvre, que les alarmes situées sur la fenêtre extérieure de la galerie d’Apollon et des vitrines touchées se sont déclenchées.Â
«Au moment de l’effraction, particulièrement rapide et brutale, les cinq agents du musée, présents en salle et dans les espaces adjacents, sont immédiatement intervenus afin d’appliquer le protocole de sécurité», peut-on lire. Il rapporte aussi qu’une tentative d’incendie du véhicule mécanique utilisé par les voleurs «a été empêchée grâce à l’intervention d’un agent du musée du Louvre».Â
Le ministère a listé les objets qui ont été dérobés, dont trois ayant appartenu à la reine Marie-Amélie et à la reine Hortense: un diadème, un collier d’une parure de saphirs et une boucle d’oreille.Â
Les autres joyaux qui ont été volés sont un collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise, une paire de boucles d’oreilles en émeraudes de la parure de Marie-Louise, une broche dite broche reliquaire, un grand nÅ“ud de corsage de l’impératrice Eugénie, en plus du diadème de l’impératrice qui a été retrouvé.Â
Une enquête pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime est ouverte et confiée à la Brigade de répression du banditisme, sous l’autorité du parquet de Paris.Â
La sécurité autour des œuvres exposées reste renforcée. La Joconde est protégée par une vitre pare-balles et un système d’affichage haute technologie sur mesure, dans le cadre de mesures antivol plus larges mises en place dans tout le musée.
Le personnel et la protection ont été des points sensibles au Louvre. Le musée a retardé son ouverture lors d’une grève du personnel en juin, en raison de l’achalandage et du manque chronique de personnel. Les syndicats ont alerté sur le fait que le tourisme de masse met à rude épreuve la sécurité et la gestion des visiteurs.
On ignore encore si le niveau d’effectifs a joué un rôle dans le vol de dimanche.
En janvier, le président Emmanuel Macron a annoncé un plan décennal pour la «Nouvelle Renaissance du Louvre» d’environ 700 millions d’euros pour moderniser les infrastructures, désengorger le musée et doter le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci d’une galerie dédiée d’ici 2031, mais les travailleurs affirment que l’aide tarde à arriver sur le terrain.
Ce vol, survenu moins d’une demi-heure après l’ouverture des portes, fait écho à d’autres cambriolages récents dans des musées européens.
En 2019, des voleurs ont brisé des vitrines de la Voûte Verte de Dresde, en Allemagne, et emporté des bijoux royaux sertis de diamants d’une valeur de plusieurs centaines de millions d’euros. En 2017, des cambrioleurs du Bode-Museum de Berlin ont dérobé une pièce d’or massif de 100 kilogrammes. En 2010, un intrus solitaire s’est infiltré au Musée d’Art Moderne de Paris et s’est enfui avec cinq tableaux, dont un Picasso.
Le Louvre a une longue histoire de vols et de tentatives de cambriolage. Le plus célèbre remonte à 1911, lorsque la Joconde a disparu de son cadre, volée par Vincenzo Peruggia, un ancien ouvrier qui s’était caché dans le musée. Il a été retrouvé deux ans plus tard à Florence – un épisode qui a contribué à faire du portrait de Léonard de Vinci l’œuvre d’art la plus connue au monde.
Le Louvre abrite plus de 33 000 œuvres, des sculptures et des peintures provenant de la Mésopotamie, de l’Égypte et du monde classique aux maîtres européens. Parmi ses pièces phares figurent la Joconde, la Vénus de Milo et la Victoire de Samothrace.
Le musée attire jusqu’à 30 000 visiteurs par jour.
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