Par ailleurs, un responsable iranien a averti mercredi que toute intervention des États-Unis dans le conflit risquerait d’entraîner une «guerre totale».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, a lancé cet avertissement lors d’une entrevue accordée à Al Jazeera English.
Il a prévenu que «toute intervention américaine serait la recette d’une guerre totale dans la région». Il n’a pas donné de détails, mais des milliers de soldats américains sont postés dans des pays voisins, à portée des armes iraniennes. Les États-Unis ont menacé de répondre massivement à toute attaque.
Israël mène depuis vendredi des attaques violentes contre le programme nucléaire et les sites militaires iraniens.
Un groupe iranien de défense des droits de la personne établi à Washington estime qu’au moins 585 personnes, dont 239 civils, ont été tuées, tandis que plus de 1300 autres ont été blessées.
L’Iran a tiré quelque 400 missiles et des centaines de drones dans le cadre de frappes de représailles qui ont tué au moins 24 personnes en Israël et fait des centaines de blessés. Des immeubles résidentiels dans le centre d’Israël ont notamment été touchés, causant d’importants dégâts.
L’Iran a tiré de moins en moins de missiles lors de chacune de ses salves, avec seulement une poignée lancés mercredi. Le pays n’a pas expliqué cette baisse, mais elle intervient après qu’Israël a pris pour cible de nombreux lanceurs iraniens.
Israël-Iran: la confrontation s’intensifie pour la sixième nuit consécutive
(France24/VideoElephant)
Tous les regards sont tournés vers Washington, où le président Donald Trump, qui s’était initialement distancié des attaques israéliennes, a laissé entendre une implication plus importante des États-Unis.
Il a dit vouloir quelque chose de «bien plus gros» qu’un cessez-le-feu. Les États-Unis ont également envoyé davantage d’avions de combat dans la région.
Le bilan s’alourdit en Iran
Le groupe Human Rights Activists, établi à Washington, a identifié 239 civils parmi les personnes tuées lors des frappes israéliennes et 126 membres des forces de sécurité.
Ce groupe, qui a également fourni des chiffres détaillés sur le nombre de victimes lors des manifestations de 2022 qui ont éclaté à la suite de la mort de Mahsa Amini, recoupe les informations locales avec un réseau de sources qu’il a développé dans le pays.
L’Iran n’a pas publié de bilan régulier des victimes pendant le conflit et a minimisé le nombre de victimes dans le passé. Son dernier bilan, publié lundi, faisait état de 224 morts et 1277 blessés.
Une forte explosion a été entendue vers 5 heures du matin mercredi à Téhéran, après d’autres explosions qui avaient retenti plus tôt dans l’obscurité précédant l’aube.
Les autorités iraniennes n’ont fait aucune déclaration concernant ces attaques, qui sont de plus en plus fréquentes à mesure que les frappes aériennes israéliennes s’intensifient.
Au moins une frappe semblait viser le quartier de Hakimiyeh, à Téhéran, où se trouve une académie des Gardiens de la révolution, une milice paramilitaire.
Aucun signe de recul
Israël affirme avoir lancé ces frappes pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, après que les négociations entre les États-Unis et l’Iran sur une solution diplomatique n’aient guère progressé en deux mois, mais se poursuivent toujours.
M. Trump a souligné que la campagne israélienne intervenait après l’expiration du délai de 60 jours qu’il avait fixé pour les négociations.
L’Iran a longtemps insisté sur le caractère pacifique de son programme nucléaire, bien qu’il soit le seul État non doté de l’arme nucléaire à enrichir de l’uranium à 60 %, ce qui n’est qu’à un pas technique du niveau de 90 % nécessaire à la fabrication d’armes nucléaires.
Alors que le conflit entrait dans son sixième jour, aucune des deux parties ne semblait disposée à céder.
«Nous ne ferons preuve d’aucune pitié envers les sionistes», a averti le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, dans un message publié sur son compte officiel X.
«Une tempête s’abat sur Téhéran», a pour sa part écrit le ministre israélien de la Défense, Israel Katz.
«C’est ainsi que s’effondrent les dictatures.»
Trump exige la reddition de l’Iran
Donald Trump a exigé une «reddition inconditionnelle» dans un message publié sur les réseaux sociaux. Il a averti l’ayatollah Khamenei que les États-Unis savaient où il se cachait, mais qu’ils n’avaient pas l’intention de le tuer, «du moins pas pour l’instant».
M. Trump et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou se sont entretenus par téléphone mardi au sujet de l’évolution de la situation, selon un responsable de la Maison-Blanche.
L’Iran n’a pas réagi dans l’immédiat aux messages du président américain, mais les chefs militaires du pays ont promis qu’Israël subirait bientôt d’autres attaques.
«Les opérations menées jusqu’à présent avaient pour seul but d’avertir et de dissuader», a expliqué le général Abdul Rahim Mousavi, commandant en chef de l’armée iranienne, dans une vidéo.
«L’opération de punition sera menée prochainement.»
Premiers vols de rapatriement
Les Israéliens ont commencé à rentrer dans leur pays par avion pour la première fois depuis la fermeture de l’aéroport international au début du conflit.
Deux vols en provenance de Larnaca, à Chypre, ont atterri mercredi matin à l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv, a fait savoir Lisa Dvir, porte-parole de l’aéroport.
Israël a fermé son espace aérien aux vols commerciaux en raison des attaques de missiles balistiques, laissant des dizaines de milliers d’Israéliens bloqués à l’étranger. Le conflit a perturbé le trafic aérien dans toute la région.
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