Le départ volontaire du grand patron de la Régie a été annoncé mercredi aux employés par la directrice générale adjointe de l’organisme. Cette information est confirmée par deux sources qui ont demandé l’anonymat, car elles n’ont pas l’autorisation de parler publiquement de ce dossier.
M. Dolbec quitte la Régie cinq mois avant la fin de son mandat, qui était prévue le 15 novembre 2025. Il démissionne à la fois de son poste de président et de régisseur. Les motifs de son départ n’ont pas été dévoilés.
Les conditions de départ de M. Dolbec font l’objet d’une entente confidentielle. Son départ est effectif depuis le 21 mai.
Relevé de ses fonctions
Après quatre ans à la tête de la Régie, M. Dolbec avait été relevé de ses fonctions en décembre par le gouvernement, le temps que le Secrétariat aux emplois supérieurs fasse des «vérifications», avait rapporté La Presse.
Il avait été suspendu avec solde, continuant de toucher son salaire de 215 000 $ par année.
Par courriel, le ministère du Conseil exécutif, qui est responsable du Secrétariat aux emplois supérieurs, confirme que Denis Dolbec a «quitté volontairement ses fonctions» de régisseur et de président de la RACJ le 21 mai 2025. Le ministère ajoute que le «dossier a fait l’objet d’une transaction-quittance entre les parties et son contenu demeure confidentiel».
Nomination critiquée
La démission de Denis Dolbec marque un tournant à la RACJ, qu’il dirigeait depuis novembre 2020. Elle laisse aussi planer le mystère sur les motifs qui ont conduit le gouvernement à suspendre M. Dolbec.
Son arrivée à la tête de la RACJ, en 2020, avait suscité des critiques. L’opposition y voyait une nomination partisane, en contradiction avec les engagements antérieurs de François Legault, qui promettait de mettre fin aux «cadeaux aux petits amis» lorsqu’il n’était pas encore au pouvoir.
Avant d’être nommé à la Régie, Denis Dolbec était directeur de cabinet du ministre des Finances, Eric Girard. Il avait aussi occupé cette fonction auprès de l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre.
Louise Vien, vice-présidente à la fonction juridictionnelle, assume l’intérim à la présidence de la Régie jusqu’à ce que le gouvernement nomine un nouveau régisseur et président.
Épisode tumultueux
Son départ survient à la suite d’un épisode tumultueux pour la Régie, qui a admis en Cour supérieure qu’un de ses inspecteurs avait fabriqué une fausse plainte contre le restaurant Bières et Frites, à Québec, qui poursuit l’organisme pour plus de trois millions de dollars.
Cette faute avait valu à l’inspecteur une sanction disciplinaire et avait entraîné le congédiement d’une directrice ayant dénoncé la situation. Celle-ci conteste son renvoi devant la Commission de la fonction publique.
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