Diamniadio et Lac Rose : deux noms devenus emblématiques des ambitions urbaines du Sénégal. Mais que vont devenir ces pôles à l’horizon 2050 ? L’État dévoile ses orientations ce jeudi 19 juin, à l’occasion de la première Journée des Pôles Urbains, au CICAD de Diamniadio.
Organisé par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, cet événement se veut un temps fort de réflexion, d’évaluation et de relance pour ces deux projets structurants du Plan Sénégal Émergent (PSE). Il réunira décideurs publics, bailleurs, aménageurs, élus locaux, chercheurs et représentants de la société civile autour d’une question centrale : comment construire les villes de demain, durables, inclusives et résilientes ?
« Le défi urbain est colossal. À l’horizon 2050, près de 70 % de la population sénégalaise vivra en milieu urbain. Il est donc urgent d’anticiper et de planifier un développement territorial équilibré, maîtrisé et respectueux de l’environnement », souligne un ancien ministre.
Diamniadio : un projet à réanimer
Lancé en grande pompe en 2014, le pôle urbain de Diamniadio devait accueillir à terme plus de 350 000 habitants, avec des zones d’habitat, des pôles d’activités, des infrastructures administratives (comme les ministères), et une zone industrielle. Si certaines infrastructures ont vu le jour, autoroute à péage, CICAD, arène nationale, université Amadou Mahtar Mbow, d’autres chantiers connaissent des lenteurs.
« Il est impératif de sortir de la logique des annonces pour passer à une logique d’impact visible et durable sur la vie des populations », estime Mame Khary Diouf, urbaniste et membre de la plateforme Habiter le Sénégal Autrement.
Lac Rose : un avenir touristique, écologique et résidentiel
Moins avancé que Diamniadio, le pôle urbain du Lac Rose, pensé comme un espace d’expansion résidentiel et touristique, pourrait devenir un modèle de développement vert, à condition d’un engagement fort de l’État et des partenaires.
« Le Lac Rose ne doit pas être un mirage urbain. Il doit incarner une nouvelle manière d’habiter, plus en lien avec la nature, l’eau et les cultures locales », plaide Cheikh Ndiaye, géographe à l’UCAD.
Cap sur 2050 : vers une nouvelle gouvernance des pôles
La rencontre de ce jeudi 19 juin devrait également être l’occasion de présenter une nouvelle feuille de route pour la gestion de ces pôles urbains, avec la mise en place d’autorités de gouvernance dédiées, une réforme de l’accès au foncier, et une politique d’habitat social renforcée.
« L’État ne peut plus tout faire seul. Nous allons vers une gouvernance territoriale plus ouverte, plus participative, et plus responsabilisante pour les collectivités locales et les investisseurs privés », annonce un haut responsable de la Direction de l’Aménagement et de la Restructuration des Pôles Urbains (DARPU).
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