Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 43 ans est donné vainqueur du scrutin présidentiel avec un score compris entre 53 et 54 % des suffrages.
Il devance ainsi Issa Tchiroma Bakary, 72 ans, qui a démissionné du gouvernement en juin dernier. La Commission nationale de recensement des votes lui a attribué un score compris entre 35 et 36 % de voix. Depuis dimanche, l’ancien ministre clame une victoire avec 60 % des suffrages. Il se base sur les procès verbaux de bureaux de vote en sa possession et qu’il a rendu public sur les réseaux sociaux.
Dans sa vidéo de près de cinq minutes publiée dimanche, Tchiroma, « ému », a fait état d’une « victoire écrasante » qui représente pour lui « une sanction claire du régime en place et un plébiscite en faveur d’un changement immédiat ».
Notre victoire est claire. Elle doit être respectée », a déclaré M. Tchiroma. Il a appelé le régime de Biya à « accepter la vérité des urnes » ou à « plonger le pays dans un tourment » a déclaré Tchiroma dimanche.
« L’attitude irresponsable et arrogante du candidat Issa Tchiroma Bakary sera traitée le moment venu avec rigueur et fermeté », a réagi, ce mardi dans un communiqué, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji.
Il y dénonce une « démarche conspirationniste et anti-républicaine » en « violation de tous les textes juridiques qui encadrent le processus électoral » et « visant à mettre le Cameroun à feu et à sang ».
Le RDPC, parti de Paul Biya, a dénoncé dans un communiqué « un grotesque canular » et une « forfaiture inadmissible dans un Etat de droit », disant attendre « sereinement les résultats officiels ».
Sur le terrain, la tension est perceptible. Des renforts de forces de sécurité ont été déployés dans les principales villes du pays. Les renforts de la gendarmerie sont perceptibles à Garoua, la ville natale de Tchiroma, à Douala la capitale économique ainsi qu’à Yaoundé la capitale.
La semaine dernière, de violentes manifestations des partisans de l’opposition, qui contestaient des résultats issus des urnes, ont mis le feu à la permanence du RDPC, le parti au pouvoir à Dschang dans l’Ouest du pays.
De nombreuses manifestations ont éclaté dans le pays pour dénoncer de possibles trucages au profit du président sortant.
Paul Biya est le plus vieux dirigeant au monde. Si sa victoire est confirmée, il entamera alors son 8e mandat d’affilée qu’il achevait à près de 100 ans.
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