Ce sont 30 radios, 7 télévisions et 30 médias de la presse écrite ou en ligne qui se sont mis ensemble pour couvrir les élections de jeudi au Burundi. Et c’est une commission dirigée par un directeur général du ministère de la communication qui a trié pour cela les présentateurs et les quelque 300 journalistes déployés sur le terrain pour couvrir du vote.
Papiers radio, reportages télé ou encore post à publier sur les réseaux sociaux. Chacun de ces journalistes devait soumettre sa production à une rédaction, qui avait le droit de les censurer. Et elle ne s’en est pas privée. Un journaliste burundais dont nous avons modifié sa voix pour préserver son anonymat raconte : « Il y a des irrégularités qui ont été rapportés sur le terrain. Il y a des journalistes indépendants qui avaient essayé de défendre l’équilibre de l’information, mais malheureusement qui n’ont pas pu continuer parce que la rédaction centrale les bloquait tout simplement. On était sous contrôle, car on signalait une information, on était sur le terrain, on a vu et constaté et au niveau de la rédaction centrale, on bloquait. »
Tout au long des opérations de vote, la synergie des médias du Burundi a assuré que tout se passait bien, mais ajoute-t-il : « Cela ne correspond pas à ce qui a été vu sur le terrain ». Bourrages d’urnes, votes multiples, ou encore des électeurs forcés de voter pour les candidats du parti au pouvoir, « tout cela a été passé sous silence », confirme d’autres journalistes burundais, se disent « totalement muselés aujourd’hui ».
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