Le film adapte le célèbre roman de Françoise Sagan, incontournable de la littérature française.
Pendant des vacances sur la Côte d’Azur, Cécile, 18 ans (interprétée par Lily McInerny), semble vivre un rêve éveillé.
Elle partage son été avec son petit ami Cyril (le Québécois Aliocha Schneider), son père Raymond (Claes Bang) et Elsa (Naïlia Harzoune), la compagne actuelle de ce dernier.
Tout semble parfait, du moins en apparence.
Mais ce fragile équilibre est perturbé par l’arrivée d’Anne (Chloë Sevigny), une amie de sa mère défunte.
Dès son apparition, elle bouleverse le cœur de Raymond tout en s’immisçant dans la relation de Cécile avec Cyril.
Il ne s’agit pas ici d’une caricature de belle-mère malveillante sortie d’un conte de fées, mais plutôt d’une exploration sensible de la désillusion.
Encore naïve face à l’amour, Cécile découvre rapidement que les sentiments peuvent être volatils, et que les passions les plus intenses peuvent engendrer les plus grandes douleurs.
Cette adaptation repose largement sur ces thématiques intimes.
Mais traiter des émotions humaines avec justesse exige un soin particulier dans la représentation des relations entre les personnages — et c’est précisément là que le film faiblit.
Les dialogues manquent d’intensité et de relief, ce qui est d’autant plus regrettable compte tenu de la gravité des sujets abordés.
Ce manque de vivacité rend difficile l’attachement aux personnages, souvent ternes et peu expressifs.
L’évolution du lien entre Cécile et Anne, pourtant essentielle au récit, reste émotivement inexpressif, ce qui empêche toute véritable montée en tension.
Le film peine également à instaurer un rythme soutenu.
Certes, un drame sentimental peut se permettre une certaine lenteur, mais encore faut-il que cette lenteur nous mène quelque part.
Ici, l’impression d’immobilisme finit par l’emporter.
C’est d’autant plus dommage que le fond est riche et la trame porteuse.
Bien que les dialogues manquent d’éclat, l’esthétique du film, elle, ne laisse pas indifférente.
La réalisatrice Durga Chew-Bose mise avec justesse sur la splendeur des paysages pour illustrer combien la mélancolie peut se nicher au cœur même du paradis.
Cependant, cette emphase visuelle, notamment sur les décors et la gastronomie, finit par devenir répétitive, donnant par moments l’impression que l’on assiste davantage à une publicité touristique qu’à un drame introspectif.
Bonjour tristesse ne manque ni de profondeur ni d’intentions louables, mais son exécution inégale freine l’immersion.
En résulte une œuvre frustrante, qui frôle la réussite sans jamais pleinement y accéder.
Bonjour tristesse est présenté au cinéma.
Au générique
- Cote: 5/10
- Titre: Bonjour tristesse
- Genre: Drame sentimental
- Réalisation: Durga Chew-Bose
- Distribution: Lily McInerny, Chloë Sevigny, Claes Bang
- Durée: 1 h 50
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