11:49 pm - 18 juin, 2025
À l’occasion d’un point de presse tenu ce mercredi à Dakar, les membres de l’opposition ayant participé au Dialogue national sont revenus sur leur engagement dans ce processus et les limites constatées, tout en lançant un appel ferme au respect des libertés et à la mise en œuvre des consensus obtenus.

L’opposition justifie sa présence au Dialogue national par son attachement « au principe de concertation, l’un des piliers fondamentaux de la démocratie ». Malgré le contexte jugé répressif, marqué par des « arrestations arbitraires », des « violations répétées du droit de manifestation » et « les écarts de langage de certains des principaux dirigeants du pays », elle a maintenu sa participation, estimant que « les discussions menées, la mise en débat de problèmes importants pour le devenir de notre pays justifiaient largement notre participation ».

Cependant, les opposants ne cachent pas leur frustration face à l’inertie sur certaines revendications. « Des questions essentielles demeurent irrésolues tandis que le pouvoir persiste dans son refus de respecter les libertés inscrites dans la Constitution », affirment-ils, dénonçant « l’emprisonnement arbitraire du Président Moustapha Diakhaté » comme l’un des symboles de cette dérive.

Bilan contrasté des commissions

Selon les premiers rapports provisoires évoqués, certaines commissions ont permis des avancées, notamment sur des « accords de principe » dans les domaines électoraux et institutionnels. Toutefois, la commission « Démocratie, Libertés et Droits humains » aurait connu un « constat d’échec » avec de « nombreuses divergences non surmontées ».

Concernant la réforme du processus électoral, l’opposition a plaidé pour une refonte du mode de scrutin. « Comment peut-on avoir 54 % des voix aux élections législatives et obtenir plus de 80 % des députés ? », questionnent-ils, pointant une distorsion de la représentativité.

Des accords de principe ont été notés sur les réformes institutionnelles, en particulier la nécessité de mieux définir les missions des organes de gestion électorale. Pour l’opposition, « l’essentiel étant de montrer en quoi [la structure] va rendre les élections davantage transparentes ».

Une loi sur les partis politiques en débat

Parmi les pistes envisagées, une loi générale sur les partis politiques a suscité un consensus de principe, sauf sur le statut du chef de l’opposition. Cette loi aborderait les conditions de création, les droits et devoirs des partis, le financement public et la participation à la vie politique territoriale.

Mais, préviennent-ils, « tout le monde constate évidemment qu’il s’agit là d’un accord bien fragile ».

Sur les libertés fondamentales, les désaccords ont été profonds. L’opposition dénonce l’attitude de la majorité, allant jusqu’à accuser le parti au pouvoir de s’être « complètement renié » en refusant l’élargissement du droit de manifestation et l’abrogation d’articles « liberticides » du Code pénal.

« Même l’application du droit de manifestation dans toutes les communes du pays, sans exception, a été refusée », affirment-ils, regrettant aussi le rejet des mesures de protection pour la société civile et les médias.

Face à ces avancées fragiles et ces blocages persistants, l’opposition appelle à la création urgente d’un comité de suivi inclusif placé sous l’égide du Président de la République. Sa mission serait « de définir consensuellement les modalités de mise en œuvre des accords de principe » et de « poursuivre les discussions sur les points de divergence ».

Elle met en garde : « Toute prise de décision unilatérale serait contraire à l’esprit de nos récentes assises et équivaudrait, pour nous, à la caducité de toutes les conclusions du dialogue national sur le système politique ».

En conclusion, l’opposition entend saisir prochainement le chef de l’État « par voie épistolaire » pour lui rappeler ses engagements et exiger leur respect. Une manière de maintenir la pression et de réaffirmer que la démocratie sénégalaise ne saurait se satisfaire de compromis de façade.
 

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