Visiblement menacés par le maire sortant, ses cinq opposants ont dirigé la vaste majorité de leurs critiques vers Bruno Marchand, au cours des 60 minutes d’un débat à six, diffusé sur les plateformes de Radio-Canada et du Soleil, en direct du Théâtre de la Cité universitaire de l’Université Laval.
Les flèches ont principalement été décochées pour critiquer son bilan des quatre dernières années à la tête de la ville de Québec.
Autant en mobilité, qu’au sujet du coût de la vie et des enjeux urbains comme l’itinérance et la sécurité, celui qui tente de décrocher un second mandat a dû se défendre d’avoir bien géré Québec depuis son élection en 2021.
Ses trois plus proches poursuivants, Stéphane Lachance, Sam Hamad et Claude Villeneuve, ont servi des attaques nourries envers lui, donnant presque une impression de front commun.
Cela détonne avec les précédents débats organisés sur différentes tribunes, alors que les aspirants maires et mairesses avaient davantage lutté entre eux.
Il faut dire que le dernier sondage Segma—Radio-Canada—Le Soleil publié lundi octroyait une large avance au maire sortant, qui jouissait de 40 % des intentions de vote. Loin devant ses plus proches poursuivants, Stéphane Lachance et Sam Hamad, qui en récoltaient respectivement 16 % et 14 %.
«Tout le monde était contre moi», a confirmé Bruno Marchand, à sa sortie du débat.
«C’était le ton de gens fâchés, de gens désespérés.»Â
—  Bruno Marchand, maire sortant et candidat à la mairie
Pendant les échanges et après, il a déploré l’approche adoptée par ses adversaires pour s’en prendre à lui, leur reprochant d’être «fâchés», «aigris» et de proposer une ville figée dans l’«immobilisme».
Mais Stéphane Lachance s’est défendu de s’en prendre au maire sortant.
«Je regarde en avant. Et la seule personne que je vois en avant, c’est Bruno Marchand», a-t-il fièrement annoncé à la sortie du débat.
Tramway, incinérateur et itinérance
Dans chacun des thèmes, le maire sortant a réfuté les critiques, même s’il a admis que son bilan n’était «pas parfait».
Sans surprise, le projet de tramway a retenu toute l’attention lors de la portion du débat consacré à la mobilité.
Le déficit d’acceptabilité sociale du mégaprojet de transport structurant a maintes fois été soulevé de toutes parts.
Un sondage publié mardi matin donnait encore le tramway dernier parmi tous les projets de mobilité proposés pour Québec, ce dernier ne récoltant que 43 % de la faveur populaire.
Un «gaspillage» de milliards de dollars «sur un projet que les gens ne veulent pas», s’en est pris Stéphane Lachance, dont la principale motivation politique est de s’opposer au tramway.
Le projet a échoué à rallier les citoyens, a renchéri Anne Guérette, d’avis que dans ce contexte, il ne devrait pas voir le jour.
Le projet d’un incinérateur neuf à un milliard de dollars de Bruno Marchand a lui aussi suscité les attaques.
Claude Villeneuve s’en est pris au projet qui serait situé à seulement un kilomètre de l’incinérateur existant.
«Dans Maizerets, ça sent la charogne. Vous viendrez faire un tour dans Limoilou quand vous descendrez de la haute-ville», a lancé Claude Villeneuve.
Satisfait à la sortie de son débat, il a estimé «avoir déstabilisé le maire sur ce projet insensé». «Cet engagement-là est scandaleux. Si Bruno Marchand veut déménager l’incinérateur dans Maizerets, il va me trouver sur son chemin.»
Stéphane Lachance a qualifié l’annonce «d’électoraliste».
Lire l’article original ici.