Parmi les intervenants, Fred Eboko, membre du Centre Population et Développement (IRD), a analysé les enjeux liés à la montée de l’autoritarisme à travers le monde.
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« Aujourd’hui, on n’assiste pas seulement en Afrique, mais dans le monde à des retours des autoritarismes à des régimes à des anciennes démocraties qui se durcissent. C’est un mouvement qui est collectif et transversal contre lequel il faut opposer les valeurs de la démocratie, et pour lesquelles il faut remettre aussi les réflexions africaines au cÅ“ur des réflexions globales », a-t-il déclaré.Â
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Fred Eboko a insisté sur l’importance de l’alternance pour ancrer les cultures démocratiques.
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« En général, quand un pays a connu une, deux, trois, quatre, cinq alternances, vous vous rendez compte que les individus ont enregistré l’idée qu’un président ou une présidente peut partir, il va être remplacé par quelqu’un d’autre qu’on a choisi, sans que le pays s’effondre. Il faut habituer les pays à l’alternance démocratique, et ça, ça se travaille aussi par le bas. Les combats qui ont été menés au Sénégal sont absolument fondamentaux pour montrer au reste de l’Afrique aussi, mais il n’y a pas que le Sénégal, qu’on peut gouverner un pays en étant choisi. À un moment donné, on peut être en désaccord avec les gens qui votent, et ils peuvent nous dire de prendre la porte tranquillement et de nommer d’autres équipes », a-t-il confié.
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« La démocratie substantive est porteuse d’un espoir »
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Le professeur Achille Mbembé, directeur général de la Fondation d’innovation pour la démocratie, a également livré une réflexion engagée sur les défis contemporains.
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« Sur notre continent, la démocratie substantive est porteuse d’un espoir face au retour des discours virilistes, impérialistes et coloniaux, l’apologie du suprémacisme, de la haine raciale, le recours à la violence décomplexée le retour de la guerre et le retour des génocides. Et donc, nous sommes appelés à réinventer la démocratie dans ce contexte international qui est tendu et dans un monde en voie de fracturation. Mais c’est aussi un monde où, ici et là , se cherchent les alternatives », a-t-il souligné.
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Professeur Mbembé précise que cette réinvention doit aussi s’inscrire dans une perspective mondiale.
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« On essaie de voir dans quelle mesure on peut vivre ensemble et réinventer de mieux. Et la Fondation se veut effectivement cette sorte de plateforme qui porte, pour ce qui nous concerne, cette histoire de réinvention d’un monde à la mesure des défis qui se posent. À commencer, bien entendu, par le grand défi écologique et climatique », a-t-il exhorté.
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