Cette affaire regroupe deux dossiers, celui de 74 hommes accusés d’avoir participé au massacre sanglant du 14 mai dernier, et celui de Succès Masra.
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L’ancien Premier ministre et président des Transformateurs est accusé d’avoir « diffusé des messages de nature raciste et xénophobe », « assassinat », ou encore « association de malfaiteurs » lié aussi au conflit intercommunautaire de Mandakao.
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Succès Masra, détenu depuis plus de deux mois, n’a reconnu aucun des faits qui lui sont reprochés.
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La matinée a été consacrée à la suite des plaidoiries des avocats de Masra. L’audience débute avec presque une heure de retard. Un des avocats de Succès Masra s’avance et débute sa plaidoirie.
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« C’est avec le cœur lourd que je prends la parole. C’est la première fois que je défends un ancien chef de gouvernement », dit-il.
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Il estime que ce procès est « un habillage judiciaire pour prononcer la mort politique de Succès Masra » car, si l’ancien Premier ministre est condamné, la loi tchadienne prévoit qu’il soit « privé de tous ses droits civiques et politiques. »
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Il lui sera donc impossible de se présenter à des élections ou encore d’être à la tête d’un parti politique comme c’est le cas aujourd’hui.
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« S’ils veulent la mort politique de notre client, ils n’ont qu’à créer une justice politique »
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Les avocats de Succès Masra en appellent « à la conscience » du président de la Cour criminelle. Ils sont plusieurs à le faire. Maître Amos Allahta, notamment, qui dit : « Qu’on ne vous salisse pas, monsieur le président. Celui que vous accusez n’a rien fait », avant de poursuivre : « S’ils veulent la mort politique de notre client, ils n’ont qu’à créer une justice politique ».
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Puis, c’est Maître Francis Kadjilembaye, coordonateur du Collectif des avocats de l’ex-Premier ministre, qui s’adresse au parquet : « Vous avez failli, en tant qu’accusateurs, car lorsqu’on accuse, on démontre, on apporte la preuve. »
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La défense de Succès Masra estime que le dossier est vide. Absence de preuves, absence de témoins… Jusqu’au bout, ils défendent l’innocence de leur client.
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À la fin de cette matinée de plaidoirie, place au délibéré. Le verdict est attendu dans l’après-midi.
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