8:10 pm - 19 octobre, 2025
L’analyste politique, Assane Samb, s’est prononcé sur la menace de mise en accusation  de l’ancien Président Macky Sall pour « haute trahison ». Il a évoqué un « calcul politique » qui ternit la réputation de l’administration, affirmant que cette affaire, au cœur de toutes les attentions, dépasse largement le cadre strictement juridique et met en exergue l’épineuse question de la responsabilité des dirigeants face à l’article 101 de la Constitution.  

​Assane Samb a aussi dénoncé l’instrumentalisation d’institutions internationales dans le jeu politique national. « Le FMI est érigé en sorte d’arbitre de notre jeu politique et institutionnel, ce qui est regrettable. Parce qu’il y a seulement quelques mois, le FMI était un peu peint comme le diable, celui dont il faut se passer, alors qu’aujourd’hui qu’on le met au centre du jeu politique et institutionnel uniquement dans un souci de rivalité politique. C’est regrettable pour le Sénégal », a-t-il soutenu.
 
​L’analyste a ensuite mis l’accent sur la protection constitutionnelle accordée à l’ancien chef de l’État pour ses actes de gestion. Il a rappelé avec insistance l’Article 101 de la Constitution qui stipule que le président de la République ne peut être poursuivi pour de tels actes.

« Tant que vous avez le pouvoir, vous pouvez mettre en accusation qui vous voulez… Mais ce n’est qu’un début. Si vous le mettez en accusation là, est-ce que le tribunal va le condamner ? C’est ça le problème. Il y a que quelle que soit la procédure là, est-ce que le juge d’instruction d’ailleurs va transmettre le dossier pour qu’il soit jugé ? Ici aussi il y a l’article 101 de la Constitution qui dit que le président de la République ne peut pas être poursuivi pour ses actes de gestion. Ce n’est pas clair ça ? Le président de la République ne peut pas être poursuivi pour ses actes de gestion », a-t-il déclaré, soulevant un doute sur l’issue judiciaire.
 
​Au-delà de l’aspect légal, Assane Samb a exprimé ses craintes quant aux motivations sous-jacentes de cette procédure. Il y voit une potentielle manœuvre politique visant des adversaires. « C’est un débat que je n’aurais même pas voulu entrer dedans, tellement c’est tiré par les cheveux. Il semble bien que derrière, il y a une volonté de s’acharner sur des opposants, en tout cas des adversaires réels ou potentiels, » a-t-il expliqué.
 
​M. Samb a précisé que « du côté du pouvoir, on pense que peut-être le vrai opposant c’est Macky Sall, il faut tout faire pour qu’il ne revienne pas au pays, il faut tout faire pour qu’il ne constitue pas un obstacle pour les futures élections. Ça, c’est des calculs déjà politiques ».
 
​M. Samb a également regretté l’impact de ce dossier sur l’image du pays et de son administration : « Malheureusement, au niveau institutionnel, on est en train de décrédibiliser notre pays et on est en train de présenter toute notre administration, surtout l’administration publique au niveau de la comptabilité et des finances, comme une administration particulièrement corrompue ».
 
​Malgré ces réserves, l’analyste politique a tenu à souligner que la décision finale revient in-fine à la justice, qui devra se prononcer sur la culpabilité ou non de l’ancien chef de l’État. 

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