1+1+1 la vie, l’amour, le chaos: déjanté, mais inabouti

Le trio est composé d’une mère intense (Pat, incarnée par une tout aussi intense Noémie Yelle), sa fille adolescente (très juste Irlande Côté) et l’amoureux parti, puis revenu (Victor Andres Trelles Turgeon, plus effacé).

Chaque personnage de cette famille «décomposée» en quête de recomposition a en effet ses particularités: Pat, gaffeuse et impulsive, possède une voix intérieure forte (qu’on entend littéralement à l’écran). Flavie, l’ado, a un chien imaginaire, ce qui donne un ton d’emblée décalé au scénario. Et l’amoureux préserve une aura de mystère: on ne saura jamais trop dans quel contexte il a disparu ni pourquoi il est revenu.

Au chalet, le trio croisera un voisin bizarre, deux cousins encore plus étranges (aux pantalons d’hiver à carreaux, tout droit sortis d’une autre époque), et Pat aura carrément des visions, tirées de son passé. Mais qui est cet homme au martini qui apparaît dans la nuit? Quant au fameux couple, il vivra des flammèches, ici et là et pour un oui ou un non.

On ne sait pas exactement où tout cela va nous mener. Par moments, on pourrait croire que le récit, mi-drame, mi-comédie, saupoudré de réalisme magique, va tomber dans le fantastique, l’horreur ou carrément l’absurde. Malheureusement, il piétine et ne débouche pas vraiment, ni dans une voie ni dans une autre.

Certes, mentionnons quelques charmantes scènes (notamment la course dans l’épicerie, bien vue), un échange mère-fille très tendre (et des paroles d’une grande sagesse) et une direction photo très léchée (signée Édith Labbé), mais le jeu, un peu trop appuyé dans l’ensemble, empêche qu’on y croie réellement.

Dommage, parce que la prémisse est prometteuse, et l’enrobage déjanté tout autant.

1+1+1 la vie, l’amour, le chaos est présenté au cinéma.

Au générique

• Cote: 5,5/10
• Titre: 1+1+1 la vie, l’amour, le chaos
• Genre: Comédie dramatique
• Réalisation: Yanie Dupont-Hébert
• Distribution: Noémie Yelle, Victor Andres Trelles Turgeon, Irlande Côté
• Durée: 1 h 30